La création de nouveaux emplois dans le secteur minier se concentre principalement en Abitibi-Témiscamingue, dans le Moyen-Nord et le Grand-Nord du Québec, où plus d'une demi-douzaine de mines doivent entrer en production d'ici 2012, dit Dan Tolgyesi, président et directeur général de l'Association minière du Québec (AMQ).

La création de nouveaux emplois dans le secteur minier se concentre principalement en Abitibi-Témiscamingue, dans le Moyen-Nord et le Grand-Nord du Québec, où plus d'une demi-douzaine de mines doivent entrer en production d'ici 2012, dit Dan Tolgyesi, président et directeur général de l'Association minière du Québec (AMQ).

Globalement, le Québec compterait environ 50 000 emplois reliés aux minéraux, dont environ 9000 dans la seule région de Québec, si on inclut les chercheurs et les consultants.

La pénurie de main-d'oeuvre dans le secteur est aussi liée au fait que l'industrie n'ait pas beaucoup embauché dans les années 90, souligne Christine Lanthier, directrice de la recherche aux Éditions Jobboom. Cela «fait en sorte que peu de jeunes ont suivi des formations pour y travailler».

Pour illustrer l'effet de ces années creuses (quand le prix de l'or se maintenait sous les 500 $ canadiens l'once et que les cerveaux étaient attirés par la bulle technologique), M. Tolgyesi mentionne que le département de génie minier à l'Université Laval ne compte actuellement qu'un seul étudiant de niveau de troisième année.

Heureusement, dit-il, la reprise de l'activité en a attiré 20 dans la même spécialité au niveau de la première année. Il souligne que l'enseignement universitaire incorpore de nombreux stages rémunérés qui permettent aux étudiants de se familiariser avec la réalité des défis miniers.

La semaine dernière, le doyen de la faculté des sciences et génie de Laval, Guy Gendron, a annoncé la mise sur pied d'un fonds de recrutement et de formation professionnelle de l'industrie minière grâce à un appui financier de 220 000 $ fourni par neuf entreprises du secteur.

Le même phénomène est constaté dans la formation des techniciens, dans les cégeps de l'Abitibi-Témiscamingue (inscriptions en hausse de 72 % en deux ans) et de Thetford.

L'industrie cherche à mieux faire connaître la diversité des carrières qu'elle offre et le haut niveau de technicité de ses opérations pour attirer des candidats.

Conducteurs d'engins de chantier, foreurs dynamiteurs, opérateurs de machines de traitement de minerai, plombiers, électriciens et mécaniciens sont au nombre des spécialistes recherchés. Mais les besoins incluent des biologistes, des techniciens de laboratoire ou en instruments et contrôles, en plus des ingénieurs de diverses spécialisations.

Quant aux géologues et autres spécialistes de l'exploration, ils sont d'autant plus recherchés qu'ils se voient aussi offrir des emplois à l'étranger.

L'introduction de nouvelles technologies s'impose surtout par la construction de nouvelles mines, mais les nouveaux venus peuvent aussi mettre leur savoir-faire à profit dans les exploitations existantes en y développant de nouveaux procédés, soutient le pdg de l'AMQ.

Argument non négligeable que l'étude fait valoir aux candidats, la rémunération des travailleurs spécialisés qui ont suivi une formation professionnelle peut atteindre les 80 000 $.

Selon les statistiques citées par l'AMQ, le salaire moyen des employés de ses membres était en 2006 de 24 % supérieur à ce qui se paye dans l'industrie de la construction.

On dénombre par ailleurs environ deux offres d'emploi pour chaque nouveau technicien et diplômé universitaire.

L'étude de Jobboom indique que 12 % des emplois miniers au Québec sont occupés par des femmes et que cette proportion est appelée à augmenter.

Puisque les opérations se situent dans les régions nordiques, les autochtones sont aussi perçus comme une relève importante.

La main-d'oeuvre immigrante est cependant nécessaire au moins sur une base temporaire et ces personnes sont bien accueillies dans les communautés minières, soutient Dan Tolgyesi.

Il précise aussi que des efforts particuliers sont consentis pour aider les travailleurs forestiers mis en disponibilité par la crise de ce secteur à s'intégrer aux activités minières. Mais la qualification du personnel minier, notamment en santé et sécurité, requiert souvent une importante mise à niveau des formations.