Si elle se réalise, l'offre de 46 milliards US pour la brasserie américaine Anheuser-Busch (BUD) annoncée par le géant belgio-brésilien InBev présentera un défi additionnel pour les plans de Molson Coors (TAP) aux États-Unis.

Si elle se réalise, l'offre de 46 milliards US pour la brasserie américaine Anheuser-Busch [[|ticker sym='BUD'|]] annoncée par le géant belgio-brésilien InBev présentera un défi additionnel pour les plans de Molson Coors [[|ticker sym='TAP'|]] aux États-Unis.

Car l'acquisition éventuelle du numéro un américain de la bière surviendrait alors que Molson Coors, dirigée de Denver et de Montréal, sera en plein regroupement de ses activités aux États-Unis avec SABMiller, d'origine britannique.

Ce regroupement, qui sera officialisé à la fin du juin sous le nom MillerCoors, vise à créer une organisation brassicole plus concurrentielle face au dominant Anheuser-Busch, qui détient près de la moitié du marché de la bière aux États-Unis.

D'ailleurs, plus tôt cette semaine, Molson Coors nommait son nouveau chef de la direction, Peter Swinburn, 55 ans, d'origine britannique. Il succédera à Leo Hiely qui ira diriger la nouvelle coentreprise de Molson Coors et SABMiller aux États-Unis.

C'est donc lui qui aura à composer avec l'impact de l'acquisition par InBev de la brasserie Anheuser-Busch, qui produit notamment la célèbre Budweiser depuis 132 ans.

D'autant que le groupe InBev compte parmi ses filiales la brasserie ontarienne Labatt, principale rivale de Molson Coors sur le marché canadien.

Labatt et Molson se font aussi concurrence pour l'exportation de quelques bières canadiennes (Labatt Blue, Molson Canadian, etc.) au sud de la frontière.

Il faut rappeler que Labatt fait partie de l'empire InBev à la suite de son acquisition par la belge Interbrew en 1995, pour 2,7 milliards CAN.

Interbrew avait ensuite fusionné en 2004 avec la brésilienne AmBev pour créer un nouveau numéro un mondial de la bière.

Du coup, la nouvelle InBev avait supplanté en taille les trois autres géants de la bière: l'américaine Anheuser-Busch, la britannique SABMiller et l'européenne Heineken.

Mais en dépit de cette envergure, InBev demeurait un intervenant de deuxième ordre dans l'important marché américain. D'où son intérêt pour une offre aussi riche pour Anheuser-Busch -la plus chère jamais annoncée en dollars au comptant- afin de s'établir en grand sur le marché américain.

D'ailleurs, les rumeurs d'une telle offre circulaient dans les milieux boursiers et brassicoles aux États-Unis depuis quelques semaines.

Son annonce officielle hier par InBev n'a donc pas surpris outre mesure, malgré l'ampleur de son résultat: la création d'un nouveau géant mondial de la bière avec un chiffre d'affaires de 36 milliards US, comptant la moitié du marché américain sous sa coupe.

Du côté de Molson Coors, l'impact de cet achat de Anheuser-Busch par InBev n'a pas semblé inquiéter les investisseurs boursiers. À la Bourse de New York, ils ont encore poussé l'action de Molson Coors en hausse de 1,35$US, à 57,97$US, proche de son sommet tout récent de 59,26$US.

Les investisseurs boursiers et les analystes attendent beaucoup de l'alliance de Molson Coors avec SABMiller aux États-Unis.

«La création du partenariat MillerCoors est un événement majeur de marche de la bière aux États-Unis. Et un défi potentiel contre Anheuser-Busch qui, malgré sa taille, demeure confinée sur le marché américain», écrivait l'analyste Carlos Laboy, de Crédit Suisse, dans une récente note à ses clients-investisseurs.