Pas facile de convaincre les entreprises de Saguenay de recycler. Si certains font preuve d'une certaine volonté à l'égard de la protection de l'environnement, la donne change considérablement lorsque vient le temps de délier les cordons de leurs bourses.

Pas facile de convaincre les entreprises de Saguenay de recycler. Si certains font preuve d'une certaine volonté à l'égard de la protection de l'environnement, la donne change considérablement lorsque vient le temps de délier les cordons de leurs bourses.

C'est du moins le constat qu'a été en mesure de dresser le directeur général de Terrassement Saint-Louis, Serge Martel.

La compagnie détentrice du contrat de collecte de papier et de carton au centre de tri de Saguenay tente, depuis quelque temps, de sensibiliser les gens d'affaires à la pratique de la récupération.

Terrassement Saint-Louis offre aux entreprises la possibilité de déposer leurs matières recyclables dans un bac et de recueillir son contenu une fois par semaine. Selon le compte rendu de Serge Martel, la réponse est jusqu'ici plutôt mitigée.

L'homme d'affaires affirme que les coûts annuels d'environ 200$ ont un effet dissuasif sur les commerçants.

"On dirait que les gens ne sont pas prêts à payer. Ils sont intéressés mais quand on leur demande d'acheter un bac et de signer un contrat, ils ne veulent pas. On leur explique qu'ils vont sauver de l'argent sur la collecte de leurs déchets et qu'en même temps, ils vont contribuer à protéger l'environnement mais on dirait que le monde n'embarque pas", déplore Serge Martel dont l'entreprise recueille la matière pour ensuite la revendre à profit.

Défi collectif

Le député de Jonquière à l'Assemblée nationale, Sylvain Gaudreault, rappelait récemment l'importance d'augmenter la proportion de matière recyclée en région.

Dans la foulée du différend opposant les entreprises de récupération et la compagnie Cascades, laquelle doit s'approvisionner en fibres à l'extérieur de la région pour alimenter son usine de Jonquière, le député Gaudreault a rencontré la plupart des intervenants dans ce dossier.

En entrevue la semaine dernière, il faisait part de la volonté de toutes les parties d'en arriver à une entente et en appelait à la population régionale de se lancer le défi collectif d'augmenter la quantité de matière récupérée au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Présentement, il existe plusieurs lacunes à cet effet, notamment sur le périmètre de Saguenay. En plus de la faible participation des entreprises, les logements locatifs sont totalement exclus de la collecte sélective.

À ce sujet, le conseiller municipal chargé du dossier, Marcel Jean, a admis "qu'il reste bien du travail à faire" pour améliorer la situation.

"L'entrepreneur (Matrec) ne fait pas de cueillette aux logements multiples. Ils n'y vont pas. Dans le plan directeur de la ville, c'est indiqué qu'on a un gros travail à faire de ce côté-là. On ne peut pas dire qu'on est parfaits et on regarde ce qui se fait ailleurs pour trouver des solutions", avouait Marcel Jean au cours d'un entretien récemment accordé à l'hebdomadaire Progrès-Dimanche.