La Chambre des représentants a largement adopté mercredi le plan de sauvetage des constructeurs automobiles américains qui va encore devoir être approuvé par le Sénat, où s'agite une forte opposition républicaine.

La Chambre des représentants a largement adopté mercredi le plan de sauvetage des constructeurs automobiles américains qui va encore devoir être approuvé par le Sénat, où s'agite une forte opposition républicaine.

La Chambre des représentants a adopté le «Projet de loi sur le financement et la restructuration de l'industrie automobile» par 237 voix contre 170, au terme d'une longue journée de tractations qui ont débouché sur un texte de compromis entre la Maison-Blanche et la majorité démocrate. Les républicains ont massivement voté contre le projet.

Le texte, qui compte une quarantaine de pages, va désormais être soumis au Sénat, où bon nombre de républicains se refusent à investir l'argent du contribuable dans des entreprises à leurs yeux condamnées.

Le projet de loi doit permettre de débloquer très rapidement jusqu'à 15 milliards de dollars en faveur de General Motors (GM) et Chrysler qui ont averti qu'ils pourraient déposer leur bilan avant la fin de l'année. Ford, le troisième grand de l'industrie automobile américaine, a fait savoir qu'il n'a pas de problèmes de liquidités dans l'immédiat.

Les constructeurs avaient initialement réclamé 34 milliards. La perspective d'un vote au Congrès après des jours de tractations parlementaires a soutenu mercredi les places financières mondiales.

Avant le vote, la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a demandé que les parlementaires donnent «une chance de plus à cette grande industrie».

«Si nous ne faisons rien, il y a un danger réel que bientôt nous n'ayons plus d'industrie automobile américaine», a renchéri le leader de la majorité démocrate, Steny Hoyer.

Côté Sénat, où les démocrates ne disposent encore que d'une courte majorité, un compromis sur un vote semblait plus difficile à obtenir.

«Il y aura d'autres propositions», a promis le sénateur républicain Richard Shelby, opposé au projet de loi.

Sans plan de restructuration, il n'est pas sûr que l'aide de l'État suffise à rétablir la compétitivité de l'industrie automobile américaine face à ses concurrents allemands et japonais «qui produisent des automobiles en Amérique», a averti le sénateur républicain John Ensign, qui a menacé de faire obstruction pour retarder le vote.

Le secrétaire général adjoint de la Maison-Blanche, Joel Kaplan, a admis que convaincre les républicains réticents ne serait pas facile. Mais il a souligné que l'administration allait s'y employer et que le président George W. Bush lui-même allait parler à certains républicains.

Le projet prévoit la nomination d'un administrateur chargé de surveiller la mise en place de mesures de restructuration par les constructeurs, qui devront avoir déposé un plan de redressement durable avant le 31 mars. La presse américaine a baptisé ce futur administrateur «le tsar de l'automobile».

Le président nommera ce «tsar» aussi vite que possible, a indiqué M. Kaplan.

Le plan est assorti de conditions rigoureuses envers les dirigeants des groupes concernés, qui devront limiter leurs salaires et leurs primes et revendre leurs jets privés.

Le sénateur démocrate Chris Dodd, qui défend le projet, a souligné de son côté que la loi garantit le remboursement des prêts aux contribuables «même en cas de faillite» des constructeurs.

Le syndicat de l'automobile UAW s'est dit favorable au plan, estimant qu'il «apporte un soutien déterminant» au secteur.