Les taux hypothécaires ne devraient pas connaître une hausse importante au cours des prochains mois, soutient le Mouvement Desjardins.

Les taux hypothécaires ne devraient pas connaître une hausse importante au cours des prochains mois, soutient le Mouvement Desjardins.

«Il serait surprenant de voir une remontée rapide», a indiqué hier l'économiste principal Martin Lefebvre du Mouvement Desjardins.

Selon le plus gros prêteur hypothécaire au Québec, la situation économique et financière très difficile en Amérique du Nord rend peu probable une telle possibilité. «On s'attend à ce que les taux hypothécaires demeurent stables pour plusieurs mois», a fait savoir M. Lefebvre.

Ces dernières semaines, les grandes banques ont envoyé des messages contradictoires aux investisseurs en baissant drastiquement les taux hypothécaires à la fin du mois de mai pour aussitôt les remonter à la mi-juin.

Un mouvement que plusieurs économistes ont du mal encore à expliquer. «On croit que la remontée récente est exagérée», a ajouté M. Lefebvre.

Chez Desjardins, on croit même possible une baisse des taux hypothécaires d'ici la fin de 2008. Une tendance haussière est attendue, mais pas avant 2009.

Prudence de la Fed

Hier, la Réserve Fédérale (Fed) a d'ailleurs choisi la prudence en conservant son taux directeur à 2 %, mettant ainsi fin à sept baisses consécutives. Il y a deux semaines, la Banque du Canada avait également opté pour cette option en maintenant le statu quo, à 3%.

Pour expliquer sa décision, la Fed a noté une croissance de l'activité économique en sol américain, traduisant «un affermissement de la consommation des ménages». La Fed a ainsi repoussé l'idée d'une récession éventuelle aux États-Unis.

Les économistes de Desjardins croient que la Fed et la Banque du Canada se sont ainsi donné une marge de manoeuvre supplémentaire dans leur lutte contre l'inflation. La hausse rapide des prix du pétrole continuant d'être une source d'inquiétude de part et d'autre de la frontière.

Il faut dire qu'aux États-Unis, outre la flambée des prix du pétrole, la crise du crédit continue de faire des ravages. La correction du marché immobilier américain se poursuit alors que les institutions financières déclarent toujours des pertes importantes.

Selon Desjardins, le prix du baril de pétrole devrait encaisser une importante correction au cours des prochains mois. M. Lefebvre s'attend à un retour du baril de pétrole près des 100 $US.

Hier, le prix du baril de pétrole à la Bourse mercantile de New York a terminé la journée à 134,57 $US, en baisse de 2,43 $US.