Les employés de la Belgo devront amorcer leur deuil plus tôt qu'ils ne croyaient. Faute de commandes, l'usine de Shawinigan fermera de façon définitive lundi, onze jours avant la date initialement prévue.

Les employés de la Belgo devront amorcer leur deuil plus tôt qu'ils ne croyaient. Faute de commandes, l'usine de Shawinigan fermera de façon définitive lundi, onze jours avant la date initialement prévue.

Cette décision d'AbitibiBowater n'a toutefois rien de bien surprenante, selon le syndicat. Déjà, une machine de l'usine avait cessé ses opérations, depuis le retour des Fêtes.

Et les commandes se faisaient de plus en plus rares dans le carnet, à l'aube de la fermeture finale et sans appel prévue pour le 29 février.

La réorganisation se serait donc effectuée plus rapidement. «On s'en attendait. Plusieurs de nos clients avaient commencé à placer leurs commandes ailleurs dans la compagnie», confie Jacques Lacombe, président du local 1256 du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP).

Avec cette confirmation sonnant la fin des opérations, la triste réalité rattrappe les quelque 550 syndiqués de l'usine Belgo. En devançant la fermeture de cette façon, AbitibiBowater force ses travailleurs à la résignation, ce qui désole le syndicat.

Ce lundi 18 février ne sera vraisemblablement pas facile à traverser. «Disons que les gars voient venir la fermeture pas mal vite», lance M. Lacombe, qui appréhende déjà ce dernier jour de travail.

Salaires garantis

Par chance, cette mesure annoncée hier n'aura pas d'impact direct sur les travailleurs, d'un point de vue monétaire. Selon le représentant national du SCEP, Claude Gagnon, les normes du travail obligent l'employeur à respecter un préavis d'une durée fixe, avant de cesser la rémunération.

Ainsi, les salaires seraient garantis jusqu'au 22 mars, à moins d'une surprise.

«Sur le plan monétaire, il n'y aura pas d'impact. La compagnie doit payer ses employés jusqu'au 22 mars, à moins qu'il y ait des complications qu'on ne sait pas», a commenté Claude Gagnon, mardi.

Notons qu'à compter de lundi, les travailleurs seront affectés au nettoyage de l'usine.

60 millions de trop

Un autre dossier a également fait jaser, mardi, entre les murs de la Belgo. En fait, l'information voulant que les hauts dirigeants d'AbitibiBowater aient perçu des montants avoisinant les 60 millions de dollars, par le biais de primes au moment de la fusion des deux géants, a soulevé l'ire des syndiqués.

Cette nouvelle rendue publique par l'hebdomadaire Progrès-Dimanche, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, n'arrive tout simplement pas au bon moment, disent-ils.

«Ça nous choque! Ça n'a pas de bon sens, dénonce Jacques Lacombe. Nous, on essaie de réussir à ce que les travailleurs aient une retraite convenable. Pendant ce temps-là, ils se votent des millions.»