Après avoir fait fortune dans les télécoms et acheté la maison de production Zone 3, Charles Sirois investit dans la santé.

Après avoir fait fortune dans les télécoms et acheté la maison de production Zone 3, Charles Sirois investit dans la santé.

Le fondateur de Télésystème devient partenaire de Plexo, une nouvelle clinique privée qui mise sur la prévention.

La nouvelle entreprise se targue d'offrir un bilan de santé préventif «pour le prix d'un café par jour pendant un an», tant aux employeurs qu'à la population en général.

Dans un contexte de pénurie, la prévention n'est pas la priorité dans le réseau de la santé. Quand le patient se présente chez le médecin, il est souvent déjà malade. Plexo interviendra en amont de la maladie, explique la vice-présidente marketing et communication, Karine Le Bire, en entrevue à La Presse.

«Le réseau est très occupé à soigner la maladie et il le fait bien. Mais toutes ses ressources sont accaparées par le traitement de la maladie et il reste moins d'énergie pour les activités en prévention. Nous profitons pour le faire, pour le bien de tous.»

Information, prévention, rencontre détaillée avec une infirmière, analyses de sang, radiographies et électrocardiogramme au besoin, le bilan annuel permettra à un patient de mieux connaître son état de santé et ses facteurs de risque à surveiller d'année en année.

Le tout à partir de 350$. «C'est peu pour investir dans sa santé», lance Mme Le Bire en reconnaissant toutefois que tout le monde ne peut se le payer.

L'entreprise qui sera officiellement lancée aujourd'hui naît d'un partenariat entre trois compagnies. Un projet de plusieurs millions, selon ce qu'il a été possible d'apprendre.

Bien implantée à Montréal, la clinique Médiclub du Sanctuaire offre des services de médecine générale ou préventive, d'examens diagnostiques et de chirurgie. Elle compte des dizaines de milliers de patients à ce jour.

Elle se greffe à Sanagex, entreprise fondée il y a une vingtaine d'années, spécialisée dans la santé en milieu de travail. Située dans la polyclinique de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, elle offre des bilans de santé, surtout aux cadres, mais travaille de plus en plus avec les employés pour faciliter leur rentrée au travail après un problème de santé.

Télésystème, propriété de la famille Sirois, complète le trio. En plus de sa participation financière, Télésystème fournit l'équipement technologique qui permettra d'offrir un dossier patient unique totalement informatisé, allant des notes du médecin jusqu'aux résultats de laboratoire et autres examens diagnostiques.

La nouvelle clinique, qui conserve ses deux installations géographiques actuelles, compte 120 employés, surtout des infirmières. Une centaine de médecins, pour la plupart des généralistes qui travaillent actuellement dans le réseau de la santé, apportent aussi leur expertise.

Une première

Plexo n'est pas la première clinique privée à offrir une médecine préventive. Mais elle est l'une des premières à le faire aussi ouvertement sur la place publique, avec l'objectif avoué de devenir une pièce majeure sur l'échiquier, souligne la vice-présidente marketing et communication.

La question du privé soulève des vagues au Québec. Dans son discours inaugural, le premier ministre Jean Charest a dit vouloir faire une plus grande place au privé, à l'intérieur du réseau public.

Certaines cliniques privées font actuellement l'objet d'enquêtes de la part de la Régie de l'assurance maladie du Québec parce qu'elles évoluent dans des zones grises, exigeant notamment des frais accessoires aux patients.

C'est tout à fait différent dans le cas de Plexo, affirme Mme Le Bire. Si une maladie est diagnostiquée, le patient sera dirigé vers des médecins du réseau public.

Ceux qui le désirent, dans le cas d'une chirurgie orthopédique par exemple, pourront payer pour être soigné au privé, par des médecins non participants.

Certains examens supplémentaires pourraient aussi être facturés, par exemple pour des tests d'imagerie ou une échographie abdominale, ce qui est permis par la loi.