Jugeant la situation «extrêmement difficile», le président de la FTQ Henri Massé demande la tenue d'un sommet sur l'avenir du secteur manufacturier au Québec.

Jugeant la situation «extrêmement difficile», le président de la FTQ Henri Massé demande la tenue d'un sommet sur l'avenir du secteur manufacturier au Québec.

Si jadis les syndicats voyaient d'un mauvais oeil les changements technologiques dans cette industrie, de crainte de perdre des emplois, ce n'est plus nécessairement le cas maintenant, croit M. Massé.

Les syndicats sont conscients du fait que moderniser une usine permet à plus long terme d'y sauver les emplois, affirme le dirigeant syndical.

Et même si, sur le coup, des emplois risquent d'être abolis par ces changements technologiques, il est possible d'y parvenir «sans conséquences» pour les travailleurs, sans mises à pied, par attrition, par des retraites, par la négociation, a-t-il expliqué.

Le président de la plus importante centrale syndicale au Québec s'est adressé, mardi, à plus de 200 représentants d'entreprises membres des Manufacturiers et exportateurs du Québec.

Il a ensuite rencontré la presse en compagnie du président-directeur général de l'association, Jean-Luc Trahan.

M. Massé est alors revenu à la charge avec sa demande de tenir un sommet sur l'avenir de l'industrie manufacturière, une balle que M. Trahan a reprise au bond, qualifiant les syndicats de «partenaires» pour la relance de l'industrie manufacturière.

«Au moins 100 000 emplois ont été perdus» dans le secteur manufacturier depuis 2002, depuis que le dollar canadien a commencé son ascension, a souligné M. Massé.

«On a plus d'emplois perdus dans ce secteur-là que lors des récessions majeures des 25 dernières années. Ce n'est pas rien ça; ce sont de gros morceaux.»

«Le timing est bon comme il ne l'a jamais été» pour tenir un tel sommet, estime le dirigeant de la centrale d'un demi-million de membres.

L'industrie manufacturière est confrontée à plusieurs défis, comme le renouvellement des équipements, la modernisation de la technologie, l'innovation et l'emploi.

M. Massé veut un sommet «qui ne virerait pas en grand messe», auquel seraient conviés les travailleurs, l'entreprise et les gouvernements.

Car il faudra des mesures d'aide à l'industrie, a-t-il prévenu. «Il faut être plus interventionniste», a-t-il lancé, à l'endroit des gouvernements, particulièrement celui d'Ottawa, qu'il juge trop tiède en la matière.

«Les intervenants sont tous d'accord sur l'urgence d'agir et la réaction des entrepreneurs a été positive», a commenté M. Trahan, à ses côtés.