Jet privé, Cadillac, garde du corps, chef étoilé pour préparer le dîner dans la cuisine de l'appartement...: 24 heures sur 24, les concierges des résidences hôtelières de luxe déploient des trésors d'ingéniosité pour satisfaire les caprices de touristes millionnaires.

Jet privé, Cadillac, garde du corps, chef étoilé pour préparer le dîner dans la cuisine de l'appartement...: 24 heures sur 24, les concierges des résidences hôtelières de luxe déploient des trésors d'ingéniosité pour satisfaire les caprices de touristes millionnaires.

La clientèle de ces résidences – PDG de grands groupes, footballeurs, acteurs, chanteurs, chefs de gouvernement, couturiers, banquiers et autres dirigeants de fonds spéculatifs américains – cherche la discrétion et la «sensation d'être chez soi», selon les professionnels.

Le marché est porteur: le nombre de millionnaires en dollars dans le monde a progressé de 8,3% en 2006 pour atteindre 9,5 millions, selon une étude de Merrill Lynch et Capgemini.

«Rien n'est impossible. Pour nos clients, nous sélectionnons les meilleurs professionnels de chaque domaine, qu'ils aient besoin d'un interprète, d'un chauffeur ou d'un enseignant de golf», assure Raouf Finan, directeur général du groupe français La Réserve.

À Paris, face à la tour Eiffel, sur la place du Trocadéro, la Réserve vient d'ouvrir une résidence haut de gamme avec services hôteliers, dotée de 10 appartements de 150 à 300 mètres carrés, décorés par le designer Rémi Tessier.

Le luxe a son prix: à partir de 7000 euros (10 150 $ CA) les trois nuits (durée minimum) pour un appartement de 150 mètres carrés, les tarifs grimpent jusqu'à 10 000 euros pour le «triplex loft» de 300 mètres carrés donnant sur un jardin privé.

«Chaque appartement a sa gouvernante attitrée, chargée de faire les courses, garder les enfants et préparer un petit déjeuner adapté au goût du client», explique M. Finan.

D'autres touristes fortunés, dont des princes saoudiens et leurs familles, ont jeté leur dévolu sur le Claridge, ancien palace mythique des Champs-Elysées qui a vu, dans les années 30 et 40, défiler des personnalités comme Edith Piaf, Colette et Marlène Dietrich.

Sous la houlette de son nouveau gestionnaire, le groupe singapourien Frasers Hospitality, le Claridge, propriété de l'assureur Axa, a changé de registre et s'est transformé en résidence hôtelière quatre étoiles, avec 110 appartements.

Le balcon de sa suite présidentielle, occupée dans le passé par le Pacha de Marrakech, un duplex de 170 mètres carrés doté d'un escalier en marbre, offre une vue sur la tour Eiffel, l'arc de Triomphe et l'obélisque de la Concorde, à des prix oscillant entre 2000 et 2500 euros la nuit en haute saison.

«Nous sommes quasi complets jusqu'à la mi-septembre, et certains clients restent jusqu'à trois mois», se félicite le directeur général du Claridge, Bertrand Maïk.

«On vient surtout pour l'emplacement sur la plus belle avenue du monde», confie un médecin brésilien, qui occupe une suite avec sa femme et ses trois filles.

Le luxe à l'état pur, c'est aussi ce que promet le groupe américain Villazzo qui exploite des «petits palaces» à Saint-Tropez, Marbella, Miami, Aspen, et Courchevel et compte parmi ses clients l'acteur américain Jamie Foxx et des stars du football.

Spécialisé en villas de luxe avec services hôteliers, le groupe va ouvrir, au plus tard au 1er septembre, trois appartements à Paris, dans le «triangle d'or» autour de l'Étoile, des Champs-Elysées et de l'avenue Montaigne.

«Le luxe se vend bien. On est quand même mieux dans une villa que dans un hôtel où l'on partage la piscine avec 300 personnes», fait valoir son président, Christian Jagodzinski. À condition de pouvoir débourser le prix, qui peut atteindre 18 000 $ US par jour dans une demeure de luxe à Miami...