Pendant que la plupart des fonctionnaires fédéraux faisaient la file à la cafétéria ou amenaient leur déjeuner de la maison l'an dernier, la Banque du Canada organisait une série de déjeuners et de dîners, à un coût de 70 $ par personne, dans ses salles à manger élégantes.

Pendant que la plupart des fonctionnaires fédéraux faisaient la file à la cafétéria ou amenaient leur déjeuner de la maison l'an dernier, la Banque du Canada organisait une série de déjeuners et de dîners, à un coût de 70 $ par personne, dans ses salles à manger élégantes.

Des documents internes révèlent que la majorité des invités étaient des employés de la banque.

Le gouverneur et les principaux dirigeants de l'institution ont soumis moins de 2300 $ en demandes de remboursement de frais de représentation l'an dernier, mais ces chiffres ne couvrent pas les frais engendrés par une cuisine bien équipée et un service complet de repas.

La banque a dépensé 284 000 $ l'an dernier en frais d'aliments, de breuvages, de lessive, d'équipements et d'entretien.

Ce montant comprend aussi les salaires à temps plein d'un chef-cuisinier et de deux serveurs, une somme de 181 000 $.

Avec quelque 4000 repas servis, la grande majorité aux employés de la banque, cela revient à dire que chaque invité a coûté 70 $.

Et ce coût augmente de manière marquée, bien plus rapidement que le taux d'inflation, que la Banque du Canada peine à freiner. Le montant, qui était de 207 000 $ en 2004, a bondi de 20 pour cent en 2005 et d'un autre 14 pour cent en 2006.

Les détails des frais de repas de la banque centrale ont été obtenus par la Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Ces installations particulières sont distinctes de la cafétéria principale, qui utilise sa propre cuisine et est gérée par un sous-contractant, sans subvention.

Différents abus de comptes de dépense ont entraîné le gouvernement libéral, en 2003, à obliger les principaux fonctionnaires et les ministres à publier en ligne le décompte trimestriel de leurs dépenses de déplacement et de représentation. La Banque du Canada n'est pas techniquement soumise à cette obligation, mais elle s'y plie néanmoins.

Le gouverneur de la banque centrale, David Dodge, et cinq de ses principaux lieutenants ont soumis des dépenses combinées de 2253,16 $ en 2006, une somme étonnamment modeste pour des gens qui rencontrent régulièrement des économistes, des lobbyistes, des journalistes et des banquiers étrangers.

Les documents obtenus révèlent toutefois que 397 repas ont été servis l'an dernier à des invités venus de l'extérieur.

De plus, 3632 repas ont été servis aux propres employés de la banque, fréquemment dans le cadre d'événements présidés par M. Dodge lui-même, même si rien de ceci n'apparaît dans les chiffres publiés en ligne. Chaque repas aurait coûté, en moyenne, 70,49 $.

«Les dirigeants estiment que l'utilisation de nos installations maison est une manière efficace de gérer les affaires de la banque», a indiqué par courriel le porte-parole de l'institution, Jeremy Harrison.

Il a de plus expliqué que les chiffres publiés en ligne ne touchent que les dépenses qui sont remboursées aux employés par la banque, avant de préciser que les dépenses ont grimpé au cours des dernières années parce que la Banque du Canada se préoccupe de plus en plus du secteur privé et de ses propres employés.