La restructuration de l'industrie forestière pourrait créer près de 400 emplois additionnels en Gaspésie. Si elle fait déjà consensus, elle nécessitera des investissements massifs.

La restructuration de l'industrie forestière pourrait créer près de 400 emplois additionnels en Gaspésie. Si elle fait déjà consensus, elle nécessitera des investissements massifs.

Le groupe de travail, composé majoritairement d'industriels, conclut que toutes les usines gaspésiennes survivraient à cette restructuration, certaines en changeant de vocation.

Ainsi, la possibilité forestière en résineux, soit 1,2 million de mètres cubes, serait rattachée à cinq usines de sciage situées à Marsoui, à Grande-Vallée, à Grande-Rivière, à Saint-Alphonse ou à Saint-Elzéar, et à Nouvelle.

Deux usines de bardeaux seraient localisées à Sainte-Anne-des-Monts et à New Richmond alors que 200 000 mètres cubes de feuillus durs seraient transformés à Cap-Chat, à Pointe-à-la-Garde et à Chandler.

Le peuplier faux-tremble serait acheminé aux usines de Saint-Alphonse et de Cap-Chat, alors que quatre usines se réorienteraient vers la transformation de sous-produits du résineux.

Cette restructuration créerait quelque 187 emplois en usine et près de 200 en forêt. Déjà, quelque 2500 personnes vivent de cette industrie, en Gaspésie.

Des conditions s'imposent. "Cette opération nécessite un chemin de fer en exploitation, des usines qui opèrent avec deux factions de travail, un transfert des contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier, l'utilisation du feuillu, un soutien financier important des gouvernements et un programme adapté pour la main-d'oeuvre", précise Pierre Genest.

Accélération

Pour Bertrand Berger, président de la Conférence régionale des élus, le plan de restructuration devrait être mis en oeuvre dans les six mois pour en maximiser l'efficacité. "Nous devons faire vite. Nous nous adresserons à Ottawa et à Québec pour obtenir de l'aide. D'ailleurs, nous avons déjà un consensus régional derrière ce plan de travail."

L'argent sera le nerf de la guerre. "Les besoins sont évalués à 100 millions $. Nous frapperons à toutes les portes et le milieu financier devra emboîter le pas."

La relance des usines de pâtes de Chandler et de New Richmond semble reléguée aux oubliettes. "Si l'une des deux rouvre dans les prochains mois, ça pourrait mettre la restructuration en péril", soutient M. Berger.

Réactions favorables

Le rapport est généralement bien accueilli des élus. Le maire de Chandler, Claude Cyr, y voit un appui au projet de bûches énergétiques de Bois BSL alors que le préfet de la Haute-Gaspésie, Magella Émond, estime que la restructuration s'imposait. Le ministre Raymond Bachand a fait savoir, pour sa part, que le gouvernement accompagnera financièrement les entrepreneurs gaspésiens.

Plusieurs industriels ont respecté la consigne du silence imposée par le Comité. "Ici, l'usine est en veilleuse depuis le début d'août, explique Alain Tremblay, de l'Association coopérative forestière de Saint-Elzéar. Actuellement, nous donnons notre bois et nous avons choisi d'attendre que le contexte change. Nous pilotons toutefois un projet de panneaux trois plis en collaboration avec la SGF. Et c'est vers là que nous nous dirigeons." Ce projet est partie prenante de la restructuration.

© 2006 Le Soleil. Tous droits réservés.