Après seulement une saison, Lewis Hamilton est devenu la plus grande vedette de la Formule1.

Après seulement une saison, Lewis Hamilton est devenu la plus grande vedette de la Formule1.

Mais le pilote britannique ne veut pas seulement briller dans l'univers de la course automobile: il songe à devenir une vedette des marchés boursiers.

Selon le quotidien The Independant, le pilote britannique envisagerait de faire son entrée en Bourse.

Il inscrirait 10% de sa société de gestion - Lewis Hamilton PLC, qui empoche les revenus tirés de ses contrats avec l'écurie McLaren et ses commanditaires - à la Bourse de Londres.

Comme ses revenus futurs sont estimés à un milliard US, la jeune sensation de la Formule1 exigerait 100 millions US pour 10% des actions de sa société de gestion, selon The Independant.

Lewis Hamilton tire un avantage financier évident dans tout ce stratagème boursier: il toucherait son argent immédiatement alors que les versements qui lui sont dus en vertu de ses contrats s'échelonnent sur plusieurs années.

L'avantage est loin d'être aussi évident pour les investisseurs, fait remarquer Vincent Delisle, stratège en chef chez Scotia Capitaux.

«C'est un placement hautement risqué car l'action est tributaire d'une seule source de revenus: les performances sportives de Lewis Hamilton, dit-il. Qu'est-ce qui va arriver à ses revenus et au cours de son action si sa carrière s'écroule?»

Même son de cloche chez Jean Gosselin, vice-président en marketing sportif au cabinet de relations publiques National.

L'actif de l'athlète

«Comme actif, un athlète est davantage du capital de risque, dit-il. Si Hamilton a un accident et qu'il doit mettre fin à sa carrière, il ne pourra plus générer les mêmes revenus. La carrière d'un athlète est toujours d'une durée limitée.

«Les seuls athlètes qui pourraient représenter un bel investissement sont ceux qui, comme Michael Jordan ou Muhammad Ali, deviennent une marque. Malgré ses succès, Lewis Hamilton n'est pas une marque.»

Pour que l'investissement devienne intéressant, Lewis Hamilton, qui vient de déménager en Suisse afin d'épargner 20 millions de livres sterling annuellement en impôts, devra signer de nouveaux contrats publicitaires.

«Tiger Woods a beau faire beaucoup d'argent, il peut difficilement doubler ses revenus, dit Vincent Delisle. Or, la valeur d'un titre est basée sur la croissance des revenus et des profits. À mon avis, le seul qui va faire de l'argent avec cet appel public à l'épargne, c'est Lewis Hamilton.»

S'il décide d'aller de l'avant avec son projet, Hamilton ne sera pas le premier athlète à faire le saut sur les marchés boursiers. En 2003, son compatriote Justin Wilson avait récolté 1,2 million de livres sterling dans le cadre d'un appel public à l'épargne à la Bourse de Londres. Il offrait alors aux investisseurs une partie de ses gains futurs.

Sans cette mise de fonds, Wilson aurait été incapable d'obtenir un volant en F1 dans l'écurie Minardi. Selon Vincent Delisle, le cas de Lewis Hamilton est fort différent.

«Habituellement, on s'inscrit à la Bourse parce qu'on a besoin d'argent pour réaliser ses projets ou prendre de l'expansion, dit-il. Or, Lewis Hamilton a-t-il besoin d'argent? Il semble que non.»

Selon Jean Gosselin, les marchés financiers sont mieux adaptés aux artistes qu'aux sportifs. En 1997, le chanteur David Bowie a vendu pour 33 millions de livres sterling en obligations. Ces dernières étaient garanties par les redevances versées sur ses 25 premiers albums.

«Un artiste peut transiger son catalogue, dont la valeur lui survit, dit Jean Gosselin. Michael Jackson a déjà vendu une partie de son catalogue à des intérêts privés afin de payer ses dettes. Les détenteurs du catalogue des Beatles ou d'Elvis font encore beaucoup d'argent.»

Vincent Delisle incite les admirateurs de Lewis Hamilton à la prudence. Leur héros est peut-être un pilote doué et un athlète charismatique, il n'est pas pour autant un investissement rentable à long terme.

«Disons que les actions de Lewis Hamilton intéresseront davantage Ron Fournier que Warren Buffett...»

Brisebois se tient loin des actions Hamilton

Les amateurs du Canadien ne sont pas près de pouvoir acheter en Bourse des actions de Patrice Brisebois - dont la valeur sur la glace est plutôt à la hausse depuis son retour avec le Canadien cette saison.

Le défenseur n'a jamais pensé s'inscrire en Bourse. Grand amateur de Formule 1, il a des réserves sur le projet boursier de Lewis Hamilton. De toute façon, il pourrait difficilement acheter des actions d'un pilote qui ne conduit pas une Ferrari, son écurie favorite.

«Je suis un rouge, je suis Ferrari, dit Patrice Brisebois. Lewis Hamilton est promis à une grande carrière, mais je ne pourrais pas m'associer au projet en raison de son association avec l'écurie McLaren et son propriétaire Ron Dennis, dont je ne partage pas la philosophie. Je pourrais toutefois changer d'idée s'il passait un jour chez Ferrari...»

- En collaboration avec François Gagnon