Le grand patron de Telus (T.T) laisse entendre que contrairement à la rumeur, l'entreprise n'est pas intéressée à fusionner avec sa concurrente Bell.

Le grand patron de Telus [[|ticker sym='T.T'|]] laisse entendre que contrairement à la rumeur, l'entreprise n'est pas intéressée à fusionner avec sa concurrente Bell.

Questionné sur la possibilité d'une transaction en marge de l'assemblée générale des actionnaires, mercredi, Darren Entwistle a soutenu que la croissance de Telus sous son règne de sept ans était due à la constance de la stratégie de développement interne mise en place par l'équipe de direction.

«Je crois que Telus sera le mieux servie si nous ciblons une croissance organique, et c'est ce qui occupe notre temps en ce moment», a-t-il enchaîné, laissant entendre qu'une diversion serait malvenue.

M. Entwistle est tout de même resté très prudent durant l'assemblée, qui se tenait cette année à Montréal, et a refusé de commenter la plupart des questions sur Bell.

«Discuter des spéculations publiques n'est pas dans l'intérêt de nos actionnaires», s'est-il borné à répondre à l'un d'eux.

Il a aussi refusé de critiquer Bell lorsque la presse l'a questionné sur la performance inégale des deux entreprises aux défis similaires, la sienne ayant connu une croissance nettement supérieure.

«Ce ne serait ni approprié ni éthiquement correct de commenter la performance de Bell, a déclaré M. Entwistle. C'est un bon compétiteur.»

Il s'est contenté d'expliquer les progrès de Telus par ses investissements dans ses affaires de base, dans son réseau sans-fil et dans la transmission de données, ainsi que par une stratégie de croissance pancanadienne et par des améliorations à son efficacité d'exploitation.

Le titre de Telus a progressé de 60 % au cours des 7 dernières années, tandis que celui de Bell n'a monté que de 7 %.

Par ailleurs, au moment où circule la rumeur d'une alliance de Telus avec de gros capitaux américains, dont le groupe Blackstone, afin de mettre la main sur BCE, M. Entwistle s'est dit favorable à un déplafonnement de l'actionnariat étranger des compagnies de télécommunications canadiennes.

La loi empêche présentement tout investisseur étranger de détenir plus de 30 % d'une télécom du pays.

Selon lui, il n'est pas souhaitable de changer les règles du jeu à court terme, les compagnies ayant besoin de préparation.

«Mais à moyen et long terme, si c'était fait de la bonne façon, nous serions en faveur de cela», a-t-il répondu à une question de presse, disant préférer s'en remettre à la performance d'une compagnie plutôt qu'à la loi pour la protéger de la convoitise étrangère.

«La meilleure défense, c'est une action pleinement évaluée, et pas la réglementation», a soutenu le PDG.

La perspective d'un achat de BCE tient le marché en haleine depuis quelques jours. Un groupe d'investisseurs, incluant la Caisse de dépôt et placement du Québec et la firme new-yorkaise Kolhberg Kravis Roberts, a confirmé être en pourparlers avec le géant. Telus est soupçonnée de vouloir contrer une éventuelle offre.

Le sans-fil génère maintenant le plus de profits

La téléphonie sans-fil compte maintenant pour un peu plus de la moitié (52 %) des profits de Telus, comparativement à 17 % il y a sept ans, a souligné M. Entwistle en assemblée.

La proportion des revenus générés par ce secteur est passée de 28 à 64 % dans le même intervalle.

Ce type de téléphonie demeure une avenue de croissance pour Telus, puisqu'il n'a pénétré que 57 % du marché canadien à ce jour, comparativement à 75 % aux États-Unis, raisonne le dirigeant.

Quant au déclin des revenus issus de la téléphonie à domicile, Telus veut le compenser en misant sur l'accès à Internet haute vitesse et sur les innovations qu'il permet.

L'entreprise a d'ailleurs conclu une entente exclusive avec la Ligue de hockey junior majeur du Québec pour la diffusion sur Internet des 630 parties de hockey

de la prochaine saison.

Elle met aussi l'accent sur les services aux compagnies et au secteur public et sur des programmes d'efficacité d'exploitation, a résumé M. Entwistle.

Telus a divulgué mercredi des profits trimestriels en baisse de 7 %, un recul attribué à une charge inhabituelle de rémunération des employés.