C'est ce qu'on appelle avoir du ressort. Moins de deux mois aprèsavoir fait trembler les marchés de la planète, la Bourse de Shanghai enregistre record après record.

C'est ce qu'on appelle avoir du ressort. Moins de deux mois aprèsavoir fait trembler les marchés de la planète, la Bourse de Shanghai enregistre record après record.

Depuis la célèbre débandade du 27 février, qui avait fait basculer les Bourses du monde dans son sillage, l'indice composite du parquet de Shanghai a progressé de 28,6 %. Tout bien calculé, la montée frôle 1 % par jour de transactions!

Des 10 dernières séances, une seule s'est terminée en légère baisse, celle de vendredi. À l'image des autres Bourses asiatiques, celle de Shanghai a reculé de 0,36 % à 3518,27 points.

La valeur des transactions journalières à la Bourse atteint aussi des records par les temps qui courent, dépassant les 20 milliards US. En fait, c'est comme si les Chinois avaient trouvé un nouveau type de casino, les bons coups des uns en Bourse amenant d'autres investisseurs dans le marché.

Selon des données de la CChina Securities Depositor and Clearing Corporatiio publiées localement, 195 000 nouveaux comptes qui permettent de transiger en Bourse ont été ouverts dans la seule journée de mardi.

«La vitesse à laquelle les comptes s'ouvrent amènera beaucoup de liquidités dans un marché qui en compte déjà beaucoup», indiquait la semaine dernière au China Daily Zhang Yidong un analyste chez Industrial Securities.

Si bien que certains s'inquiètent de cette injection de fonds qui semble sans fin.

«Les ratios cours-bénéfice élevés nous inquiètent toujours, car ils pourraient provoquer de la volatilité dans le marché», dit Liu Jun, analyste à Orient Securities.

Le pouvoir politique aussi est inquiet. Suffisamment en tout cas pour édicter de nouvelles règles contre les dirigeants qui auraient envie de profiter indûment de cette envolée spéculative pour faire un coup d'argent rapide.

Ainsi, depuis mardi, ceux qui lancent leur société en Bourse doivent attendre un an avant de pouvoir vendre leurs actions.

Les nouvelles règles de la commission des valeurs mobilières chinoises prévoient aussi qu'un dirigeant qui quitte son poste devra attendre six mois avant d'avoir la possibilité de vendre ses titres. Et ceux qui gardent leur poste ne peuvent pas liquider plus de 25 % de leurs titres dans la même année.

Le NYSE rôde

Qu'elle soit spéculative ou non, une telle envolée des titres des entreprises chinoises attire les dirigeants d'autres Bourses. Ceux de Toronto ont débarqué en Chine à la fin mars. Mais ils ne sont pas les seuls.

Les dirigeants de la Bourse de New York (NYSE) font aussi les yeux doux aux entreprises chinoises.

«On s'attend à une très bonne année en ce qui a trait aux entreprises chinoises qui viendront sur notre marché», a souligné au début du mois Noreen Culhane, vice-présidente directrice du NYSE.

Le NYSE discute actuellement avec une vingtaine de sociétés chinoises.

Depuis le début de l'année, trois d'entre elles ont fait le saut, soit presque autant que l'an dernier. En 2006, quatre entreprises de l'Empire du milieu se sont inscrites au NYSE.

Trois ont même choisi d'y faire leur premier appel public à l'épargne (IPO) et elles ont profité de l'engouement pour les sociétés chinoises: leurs titres se sont appréciés de 127 % l'an dernier.

L'inscription «Made in China» n'aura jamais été aussi payante.