Propulsées par une vague de fusions et d'acquisitions sans précédent, les Bourses clôturent la première moitié de l'année sur une très bonne note.

Propulsées par une vague de fusions et d'acquisitions sans précédent, les Bourses clôturent la première moitié de l'année sur une très bonne note.

Les marchés américains affichent des rendements entre 6 et 8% alors que Wall Street applaudit la publication de profits supérieurs aux attentes.

Le parquet canadien réalise une performance de 7,7%, grâce à la bonne rentabilité de ses entreprises et à la forte demande pour les métaux. C'est bien au-delà du gain de 3,3% obtenu pour la même période l'an passé.

Enregistrant record sur record, l'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto gagnait même 8,9% après cinq mois, avant de perdre du tonus en raison des hausses de taux prévues par la Banque du Canada.

«C'est un superbe départ!», constate Luc Girard, directeur du groupe-conseil en portefeuilles pour Valeurs mobilières Desjardins.

Selon lui, la Bourse canadienne affichera une cinquième année positive en 2007, même si le deuxième semestre sera plus difficile.

Chose certaine, la frénésie d'achats d'entreprises a alimenté la Bourse canadienne au cours des derniers mois.

Depuis le début de l'année, le montant de transactions s'élève à plus de 100 milliards au pays seulement.

En plus des ventes probables de Bell et d'Alcan, soulignons la privatisation de l'épicier Sobey's et la fusion des papetières Abitibi-Consolidated et Bowater.

De plus, CanWest et Goldman Sachs ont fait une offre d'achat pour la société de télévision et de cinéma Alliance Atlantis.

Le cafetier et torréfacteur Van Houtte a été vendu à une filiale de l'américaine LittleJohn.

La société indienne Hindalco a mis la main sur le fabricant de produits en aluminium Novelis.

Holcim, un groupe suisse, a proposé d'acheter toutes les actions de Ciment St-Laurent qu'il ne détenait pas.

Vendredi dernier, on apprenait que les actionnaires du producteur de nickel LionOre avaient accepté l'offre de la société russe Norilsk Nickel.

Dans ce contexte d'acquisitions, les rumeurs de vente sur le géant Bell Canada ont fait bondir le sous-indice des télécommunications au premier rang avec une poussée de 25% en six mois!

«Les bons résultats du secteur sans-fil ont aussi contribué à cette flambée», précise Luc Girard.

Le groupe des industrielles a aussi bien fait avec une avancée de 18%.

«Malgré la hausse du dollar canadien, la forte croissance de l'économie mondiale entraîne avec elle les titres des transporteurs, des ingénieurs et de certains fabricants», explique le gestionnaire.

Le secteur de la technologie arrive en troisième place avec une progression de 16% grâce à la poussée de Research In Motion, qui pèse pour presque 60% du sous-indice. La semaine dernière, le fabricant d'appareils de courriels sans fil Blackberry a annoncé que ses revenus et ses profits étaient en hausse de 70%.

Au cours des deux premiers trimestres, le secteur des matériaux a maintenu le cap avec un gain de 11%, grâce à la demande mondiale pour les métaux et à la vente de certains producteurs à des intérêts étrangers.

Depuis janvier, les prix du cuivre et du nickel sont respectivement en hausse de 16% et 11%, calcule M. Girard.

Du côté de l'énergie, les cours du pétrole et du gaz naturel augmentent d'environ 13% depuis le début de l'année.

Par ailleurs, de l'autre côté du spectre le secteur des soins de santé termine à la queue du peloton, en recul de 4%.

«Au Canada, ce sont surtout des titres de biotechs, rappelle le gestionnaire. Elles n'ont pas toujours l'encaisse suffisante et elles font face à un environnement difficile», signale le spécialiste.

Pour le premier semestre, le titre de Bombardier remporte la palme du classement LPA 50, qui regroupe 50 sociétés boursières présentées chaque jour dans La Presse Affaires.

Ses résultats au-delà des attentes et un carnet de commandes en pleine expansion ont fait bondir le titre de l'avionneur et du fabricant de trains de 62% depuis le début de l'année.

Alcan arrive au second rang avec 53%. Le fabricant d'aluminium est l'objet d'une offre d'achat hostile de la part de son concurrent Alcoa.

Grâce à des résultats robustes et une restructuration réussie, le Groupe CGI se classe en troisième place avec un gain de 47%.

Par contre, le pire titre du classement est celui de Neurochem qui subit une véritable raclée avec un recul de 72%. «Des analystes ont perdu confiance dans son médicament expérimental Alzhemed qui vise à ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer», constate Luc Girard.