La chaîne américaine Gap (GPS) a retiré de la vente des vêtements fabriqués par des enfants, après la publication dimanche d'une enquête de l'hebdomadaire britannique The Observer dévoilant les conditions de travail dans un atelier incriminé en Inde.

La chaîne américaine Gap [[|ticker sym='GPS'|]] a retiré de la vente des vêtements fabriqués par des enfants, après la publication dimanche d'une enquête de l'hebdomadaire britannique The Observer dévoilant les conditions de travail dans un atelier incriminé en Inde.

Les enfants employés par un atelier du quartier de Shahpur Jat à New Delhi, visité par le journal, fabriquaient des chemises brodées à la main de la gamme Gap Kids, qui devaient être vendus pour Noël.

Les enfants, les plus jeunes âgés 10 ans, qui travaillent pour un sous-traitant du groupe américain, ont évoqué de longues heures de travail non payé, des menaces et des coups.

Amitosh, un enfant de 10 ans, a raconté au journal qu'il travaillait depuis plusieurs mois dans cet atelier sans être payé, afin de rembourser une somme versée à ses parents.

«On m'a dit que je devais rembourser la somme que le propriétaire a déboursé pour moi, pour que je puisse rentrer à la maison, mais je ne suis pas payé», a-t-il dit cité par le journal.

«Le superviseur m'a dit que je ne suis pas payé parce que je suis en train d'apprendre», a-t-il ajouté.

Un autre enfant a déclaré que les jeunes employés étaient battus avec un tube en caoutchouc s'ils ne travaillaient pas convenablement.

Le groupe américain, qui comme la plupart des grands chaînes de vêtements fait fabriquer la plupart de sa production en Asie, a déclaré avoir ouvert une enquête dès qu'il a été averti de ces abus par le journal. Il a annoncé qu'il avait retiré les vêtements de son circuit de distribution, selon un communiqué reçu dimanche.

«Ces allégations à propos d'un atelier non autorisé en Inde sont profondément attristantes. Dans aucune circonstance il n'est acceptable que des enfants fabriquent ou travaillent sur des vêtements», a déclaré Dan Henkle, vice-président chargé de la responsabilité sociale du groupe de San Francisco.

«Dans cette affaire, notre équipe en Inde mène une enquête complète et nous avons déjà fait en sorte que les vêtements ne soient jamais vendus», a-t-il précisé, cité par le communiqué.

Le groupe explique que le fournisseur incriminé «semble avoir fait appel à un sous-traitant non autorisé», en violation des accords passés avec Gap.

Gap avait lancé un audit social en 2004 sur la fabrication de ses vêtements qui avait révélé des cas de travail forcé, d'enfants au travail, de salaires inférieurs au minimum légal, et de punitions corporelles.

À la suite de cet audit, le groupe avait mis fin à ses contrats avec 136 fournisseurs responsables d'abus et imposé à ses fournisseurs un code de conduite.

L'an dernier, Gap affirme avoir résilié ses contrats avec 23 autres fournisseurs qui n'ont pas respecté ce code.