À toutes les semaines, le Cirque du Soleil se fait approcher par des gros promoteurs intéressés à présenter un spectacle du cirque.
À toutes les semaines, le Cirque du Soleil se fait approcher par des gros promoteurs intéressés à présenter un spectacle du cirque.
D'entrée de jeu, la direction du cirque présente ses conditions de base: le promoteur doit s'engager à construire à ses propres frais un théâtre permanent d'environ 100 à 120 M$ US et financer à hauteur de 20 à 30 M$ US le coût de la création du spectacle.
Si le promoteur est d'accord avec cette prémisse, s'entameront alors les vraies négociations...
Il faut croire que la stratégie marche. À preuves, le Cirque du Soleil est en train de concevoir des nouveaux spectacles permanents à Dubaï, aux Émirats arabes unis, à Macao, à Las Vegas (dont un sur Elvis Presley et un sur la magie) et un à Tokyo, avec le conglomérat Disney.
Le Cirque est une sacrée bonne affaire pour le Québec. Car toute l'équipe de production et de création des multiples projets est localisée à Montréal.
Avant d'être présentés au grand public, tous les nouveaux spectacles sont d'ailleurs montés et rodés aux installations du Cirque, dans le nord de Montréal.
À chaque fois, on y aménage un chapiteau en fonction des caractéristiques techniques du spectacle X. Avec toute la logistique requise.
«On a ici au Cirque un des plus gros ateliers de conception et de fabrication de costumes de spectacle au monde», renchérit avec fierté M. Lamarre..
«Notre service de recherche et de développement est très efficace et actif, avec une équipe de patenteux et d'ingénieurs super créatifs. On contrôle tout, de A à Z . Notre défi : rester les meilleurs, donner notre maximum. Le Cirque du Soleil c'est une entreprise totalement intégrée. On fait tout.»
La durée de vie d'un spectacle du Cirque du Soleil est de 15 ans: cinq ans aux États-Unis, trois ans en Europe, quatre ans en Asie-Pacifique, trois autres années ici et là au Canada, en Amérique du sud, etc.
Pourquoi les spectacles du Cirque ont-ils une si longue vie et connaissent-ils tant de succès ? Réponse de M. Lamarre: «C'est une question de qualité, d'originalité, de préparation. Les grandes villes veulent des grandes marques. Celle du Cirque du Soleil est l'une des meilleures au monde. Les promoteurs associent les projets du Cirque avec le mot succès.»
«Nos six spectacles de Las Vegas ont un taux d'occupation de 90%. C'est hors norme, tellement que c'est élevé. Dans le monde du showbiz, la barre à franchir pour déclarer un spectacle à succès c'est 70%. On est donc nettement au-dessus.»
À Las Vegas, mis à part Céline et le Cirque, bien des spectacles en arracheraient. «Voilà pourquoi, ajoute M. Lamarre, on est en grande demande non seulement à Las Vegas, mais partout à travers le monde. Tous les promoteurs souhaitent s'associer avec le Cirque.»
Las Vegas accueille annuellement 40 millions de touristes. Il y a 14 ans, 90% des revenus des grands hôtels provenaient du gambling. Aujourd'hui, le gambling représente 50% des revenus. Ce sont les spectacles qui accaparent maintenant une large partie des 50% restants.
Et à lui seul, le Cirque du Soleil est en soi une grande attraction de Las Vegas puisque 5% des touristes, soit deux millions, disent venir à Las Vegas dans le but premier d'assister à un spectacle du Cirque du Soleil.
À quand la venue du Cirque du Soleil en Bourse? Contrôlant 90% du capital-actions du Cirque du Soleil, Guy Laliberté ne veut rien savoir d'un tel projet. Et il n'est pas question pour lui de céder le contrôle de son empire aux multinationales du divertissement qui le courtisent... chaque semaine.