La division Pétrole et gaz d'Hydro-Québec, qui devait investir dans la recherche d'hydrocarbures et attirer des majors de l'industrie en sol québécois, est en train de mourir à petit feu. Après son président, parti en douce cet été et qui n'a pas été remplacé, c'est au tour du numéro deux de quitter la barque.

La division Pétrole et gaz d'Hydro-Québec, qui devait investir dans la recherche d'hydrocarbures et attirer des majors de l'industrie en sol québécois, est en train de mourir à petit feu. Après son président, parti en douce cet été et qui n'a pas été remplacé, c'est au tour du numéro deux de quitter la barque.

Peter Dorrins, chef de l'exploration de la division Pétrole et gaz d'Hydro, vient d'être recruté par Junex, une petite entreprise très active dans l'exploration au Québec. M. Dorrins, un géologue d'expérience formé au Manitoba, avait été recruté par Hydro en 2002, lors de la création de sa division Pétrole et gaz.

À la demande du gouvernement, Hydro avait accepté d'investir plus de 300 millions $ dans le sol québécois à la recherche d'hydrocarbures. La société d'État devait se servir de ces investissements pour s'associer à de grands noms du secteur de l'énergie et multiplier ainsi les probabilités de trouver des gisements intéressants.

Ces intentions sont restées des intentions. Quatre ans plus tard, le bilan d'Hydro dans le secteur du Pétrole et du gaz est mince, pour ne pas dire inexistant. La société d'État a investi 30 millions $ dans des travaux d'exploration sur l'île d'Anticosti, qui n'ont rien donné de concluant.

Le président de la division, Jean Guérin, a quitté son poste cet été dans la plus grande discrétion. Il n'a pas été remplacé, a fait savoir hier la porte-parole de la société d'État, Marie Archambault.

Un peu avant le départ de Jean Guérin, le géophysicien de l'équipe, Erick Adam, avait lui aussi quitté son poste pour se joindre à Pétrolia, une autre compagnie junior québécoise. Le seul résultat concret de la création de cette division a été l'achat de l'édifice qui a longtemps abrité les bureaux de Radio-Canada à Québec. C'est dans cet édifice, rebaptisé Roland-Giroux du nom d'un ancien président d'Hydro-Québec, que loge ce qui reste de la division Pétrole et gaz d'Hydro-Québec.

La société d'État ne parle même plus des activités de sa division. Dans son plan stratégique qui vient d'être révisé pour être examiné en commission parlementaire aujourd'hui et demain, Hydro se contente de dire qu'elle "identifiera les partenaires majeurs du secteur privé qui pourront investir dans la mise en valeur des hydrocarbures au Québec". Il n'est plus question d'investissement provenant d'Hydro-Québec.

Pourtant, la situation d'Hydro n'a jamais été aussi bonne. Hydro se présente devant les parlementaires avec un bénéfice record provenant de la vente des filiales à l'étranger, qui se traduira par le versement d'un dividende spécial de 900 millions $ au gouvernement.

Hydro a aussi réduit à 2,8% sa demande d'augmentation de tarifs pour 2007, en raison de l'hiver doux qu'on a connu en 2006, d'une croissance plus faible que prévu de la consommation d'électricité et des économies d'énergie supérieures aux attentes.

Tout ça tombe trop bien en cette année électorale, a dénoncé hier la porte-parole de l'opposition en matière d'énergie, Rita Dionne-Marsolais. "Ces multiples changements de prévisions exposent la société au scepticisme général, a déploré la députée. Cette réduction soudaine (de l'augmentation prévue des tarifs) amène à se questionner sur les réelles raisons qui la motivent".

En juin dernier, Hydro prévoyait demander une hausse de tarifs de 4,8%. En août dernier, la hausse a été ramenée à 2,8% et la société d'État a demandé à la Régie de l'énergie de reporter en 2008 et en 2009 une partie des coûts qu'elle aurait dû assumer en 2007.

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