Trois rapports d'enquête différents diligentés par la Société générale sur les fraudes imputées à Jérôme Kerviel et publiés vendredi ont mis en cause la hiérarchie du trader et le dispositif de contrôle de la banque française. Dans un des rapports, l'Inspection générale de la banque évoque également des «indices de complicité interne».

Trois rapports d'enquête différents diligentés par la Société générale sur les fraudes imputées à Jérôme Kerviel et publiés vendredi ont mis en cause la hiérarchie du trader et le dispositif de contrôle de la banque française. Dans un des rapports, l'Inspection générale de la banque évoque également des «indices de complicité interne».

«La fraude a été facilitée ou sa détection retardée par les faiblesses de la supervision du trader et du dispositif de contrôle des activités de marché», peut-on lire dans le rapport du comité spécial constitué par le conseil d'administration de la Société générale, qui en a «approuvé les conclusions».

«La hiérarchie du trader, qui constituait le premier niveau de contrôle, s'est avérée défaillante dans la supervision de ses activités», estime le comité présidé par Jean-Martin Folz, qui note que le «superviseur immédiat manquait d'expérience du trading et n'a pas été suffisamment encadré dans ses nouvelles fonctions».

Par ailleurs, le rapport souligne «certaines faiblesses» dans les fonctions de contrôle de la banque: manque de moyens, «absence de certains contrôles» ou encore «réactivité insuffisante».

De son côté, le cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers estime que «la hiérarchie du trader n'a pas effectué les diligences nécessaires» et les «fonctions en charge des contrôles» n'ont «pas été en mesure de développer un véritable regard critique inhérent à leur rôle».

Enfin, l'Inspection générale de la banque, dans un rapport daté du 20 mai et également publié par la Société générale vendredi, estime, nombreux exemples à l'appui, que «la supervision de JK (Jérôme Kerviel) s'est avérée défaillante».

Jérôme Kerviel est accusé d'avoir causé des pertes de 4,9 milliards d'euros à sa banque, qui a dévoilé l'affaire en janvier dernier.

Dans son rapport, l'Inspection générale dit avoir «relevé des indices de complicité interne, celle d'un assistant trader, agent du 'middle office opérationnel» dédié à l'activité de JK (Jérôme Kerviel)».

Ce complice a assisté le trader dans «de nombreuses opérations de nature frauduleuse», et l'Inspection générale déclare également avoir «relevé un message électronique qui semble établir qu'il avait connaissance du résultat réalisé par JK sur ses transactions frauduleuses».

«En raison de l'enquête judiciaire en cours, nous n'avons pas pu interroger cet agent à ce sujet. L'éventualité d'une telle complicité interne devra donc être confirmée par la justice», souligne l'Inspection générale.

L'inspection générale déclare n'avoir relevé aucun signe de «détournement» de la part du trader, mais souligne qu'il avait pu espérer, en augmentant ses résultats, s'assurer des bonus plus importants.

Enfin, s'agissant du plan d'action lancé par la Société générale visant à améliorer le fonctionnement de l'entreprise et notamment son dispositif de contrôle, le cabinet PwC précise que «l'ensemble des feuilles de route détaillées doit être finalisé d'ici la fin du mois de juin».