Le prix du pétrole a perdu près de 2 dollars dimanche à New York, passant sous la barre des 100 dollars le baril, alors que le marché paraissait rassuré par l'impact relativement limité de l'ouragan Ike sur la production du golfe du Mexique.

Le prix du pétrole a perdu près de 2 dollars dimanche à New York, passant sous la barre des 100 dollars le baril, alors que le marché paraissait rassuré par l'impact relativement limité de l'ouragan Ike sur la production du golfe du Mexique.

A 19h00 locales, le baril de «light sweet crude» pour livraison en octobre cotait 99,51 dollars, en baisse de 1,67 dollar par rapport à sa clôture de vendredi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), ouvert exceptionnellement dimanche pour cause d'ouragan. Le cours est tombé jusqu'à 98,72 dollars en séance.

L'ouragan Ike, qui a frappé les côtes du Texas dans la nuit de vendredi à samedi, semblait avoir épargné la majorité des plates-formes pétrolières en mer, fermées à l'avance.

Ike a endommagé une dizaine de plateformes et autres installations pétrolières dans le golfe du Mexique sur les 3.800 que compte la zone, a indiqué une porte-parole du service américain de gestion des ressources minières (MMS), sans pouvoir préciser l'étendue des dégâts.

Lestés par le ralentissement économique mondial et la baisse de la consommation de carburant, notamment aux Etats-Unis, le cours du pétrole a perdu près de 50 dollars depuis son record du 11 juillet à 147 dollars. Ni Ike, ni la décision mercredi de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de réduire sa production de 520 000 barils par jour n'ont suffi à enrayer la chute des cours.

Les raffineries de pétrole de la région de Houston devraient rester fermées pendant huit à neuf jours à la suite du passage de l'ouragan, a déclaré dimanche à la télévision la sénatrice du Texas Kay Bailey Hutchison.

Ces raffineries, qui assurent un cinquième de la production d'essence des Etats-Unis, ont fermé avant l'arrivée d'Ike. Mais le prix de l'essence était également en repli dimanche de 9,62 cents à 2,6734 dollars le gallon.

«Il va y avoir une pénurie d'essence du fait des coupures de courant et des inondations», a déclaré Mme Bailey Hutchison à la chaîne CBS.

Le président américain George W. Bush a annoncé samedi un allègement des procédures d'importation d'essence afin de répondre aux difficultés d'approvisionnement et de combattre l'envolée des prix après le passage d'Ike.

Pour assurer un approvisionnement normal, M. Bush, qui s'est dit «inquiet concernant l'énergie», a expliqué avoir levé les restrictions appliquées à certains types de carburants par l'Agence fédérale de l'environnement, pour «faciliter les importations» d'essence.

Il a appelé les autorités à surveiller les prix de l'essence à la pompe pour «s'assurer que les consommateurs ne se fassent pas arnaquer».

Plusieurs responsables locaux ont insisté sur le fait que l'approvisionnement était suffisant, mettant en garde les consommateurs contre les prix excessifs pratiqués par certaines stations-service.

Selon le site internet de la chaîne de télévision ABC News, certaines stations-services affichaient jusqu'à 6 dollars le gallon d'essence en Floride, contre 3,648 dollars en moyenne la semaine dernière aux Etats-Unis.

Ike a frappé le sud des Etats-Unis au moment où les stocks d'essence du pays sont au plus bas.

«L'inondation des stations de pompage et des raffineries devrait empêcher une reprise immédiate de la production d'énergie», a souligné Tom Larsen, vice-président de la société spécialisée Eqecat, affirmant toutefois que «les perturbations ne devraient pas être généralisées».