En pleine tourmente financière américaine, les candidats à la Maison-Blanche continuent l'affrontement sur le terrain qui préoccupe le plus les électeurs: l'économie.

En pleine tourmente financière américaine, les candidats à la Maison-Blanche continuent l'affrontement sur le terrain qui préoccupe le plus les électeurs: l'économie.

Barack Obama a posé ses conditions au plan de sauvetage que George W. Bush souhaite faire voter au Congrès d'ici la fin de la semaine. John McCain reproche quant à lui à son adversaire de se comporter en «politicien» au lieu de rechercher une «solution pour son pays».

En campagne en Caroline du Nord, Barack Obama a de nouveau imputé la débâcle financière actuelle à la politique économique menée par les républicains.

«Nous voyons maintenant tout autour de nous les conséquences désastreuses de cette philosophie», a déclaré le candidat du parti de l'âne.

«Et pourtant le sénateur McCain, qui a admis avec franchise il n'y a pas si longtemps qu'il n'en savait pas aussi long qu'il devrait sur l'économie, veut poursuivre sur cette même voie désastreuse».

Le plan de 700 G$ de l'administration Bush pour éviter un désastre économique affiche «un prix qui donne le tournis» sans pour autant garantir les «principes de base de la transparence, de la justice et des réformes», a déploré le sénateur de l'Illinois.

Barack Obama, remonté dans les sondages depuis la crise, souhaite que les mesures de sauvetage protègent également les Américains moyens.

«Ce plan ne peut pas être un plan uniquement pour Wall Street», a-t-il estimé en prônant «un plan de relance qui mette de l'argent dans les poches des familles qui travaillent, qui sauve des emplois, qui évite des restrictions budgétaires douloureuses et des hausses fiscales dans nos états».

De son côté, John McCain, qui il y a une semaine encore assurait que les données fondamentales de l'économie américaine étaient bonnes, a reconnu que le système financier américain faisait face à une crise majeure.

«Nous sommes dans la plus grave crise depuis la Seconde guerre mondiale», a-t-il admis lundi sur NBC, promettant de ne pas relever les impôts s'il était élu, malgré l'ampleur de la dette publique.

Lors d'une convention de la Garde nationale à Baltimore, au Maryland, John McCain avait accusé dimanche son adversaire démocrate de ne pas avoir la carrure d'un chef d'Etat.

«Il réagit comme un politicien et non comme un dirigeant, cherchant un avantage personnel au lieu d'une solution pour son pays», a tancé le sénateur de l'Arizona.

Barack Obama a refusé de présenter un plan de sauvetage alternatif, expliquant qu'il préférait laisser le secrétaire au Trésor Henry Paulson se charger du problème sans ingérence politique.

John McCain s'est également inquiété du chèque en blanc donné à Paulson. «Le plan donne à un seul individu le pouvoir sans précédent de dépenser 1000 milliards de dollars».

Le candidat du parti de l'éléphant souhaite qu'un panel bipartisan contrôle la mise en oeuvre du plan de sauvetage. Il aimerait qu'y siègent le milliardaire Warren Buffett, l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney et l'ex-maire de New York Michael Bloomberg.