L'Autorité des marchés financiers travaille actuellement à créer des «unités conjointes» avec la Gendarmerie royale du Canada et la Sûreté du Québec. Une meilleure collaboration entre le chien de garde des marchés financiers et les corps policiers devrait permettre de mieux protéger les investisseurs, selon Jean St-Gelais.

L'Autorité des marchés financiers travaille actuellement à créer des «unités conjointes» avec la Gendarmerie royale du Canada et la Sûreté du Québec. Une meilleure collaboration entre le chien de garde des marchés financiers et les corps policiers devrait permettre de mieux protéger les investisseurs, selon Jean St-Gelais.

Le président-directeur général de l'Autorité des marchés financiers a indiqué que son organisme planche sur la formation d'équipes de travail «pour mettre ensemble l'information» que recueillent l'AMF et les corps policiers.

Ces collaborations existent déjà, mais l'initiative, dont les détails seront annoncés au cours des prochains mois, vise à les accroître.

Les parties pourraient par exemple échanger de l'information sur «les personnes qu'on voit le plus fréquemment dans les fraudes, (car) souvent les mêmes noms reviennent», précise M. St-Gelais.

La semaine dernière, le PDG de l'AMF déplorait qu'aucune accusation criminelle n'ait encore été déposée contre Vincent Lacroix, deux ans et demi après le début d'une enquête lancée par la GRC.

Une enquête qui semble piétiner, surtout depuis qu'un des procureurs au dossier a tiré sa révérence.

«Quand on obtient de l'information, sur le plan réglementaire, on ne peut pas la transférer automatiquement dans une enquête au criminel sans risquer de contaminer la preuve», a rappelé hier M. St-Gelais, puisque les façons de faire au pénal et au criminel divergent. Manifestement, le partage d'informations devrait intervenir plus tôt dans le processus, avant que l'enquête ne soit instituée.

«On met en place les protocoles entre nous, c'est ce à quoi on travaille», note-t-il.

«Plus la GRC (ou la SQ) est informée de ce que l'on fait et ce que l'on surveille, plus ils sont à même de nous fournir des informations, et vice versa», précise Frédéric Alberro, le porte-parole de l'AMF.

Se pourrait-il que ces alliances permettent de démasquer des fraudeurs plus rapidement?

«Il est évident que cette initiative-là, comme les autres qu'on entend annoncer, c'est toujours pour optimiser la protection des consommateurs», constate M. Alberro.

M. St-Gelais a aussi fait valoir hier que, si la confiance des investisseurs a été ébranlée, notamment par des scandales financiers comme Norbourg et la crise du papier commercial, l'AMF joue «de mieux en mieux (son) rôle de chien de garde».

Depuis deux ans, le nombre de personnes attitrées au processus d'enquête, d'inspection et de poursuite a doublé, pour dépasser le cap des 90 employés. Quatre fois plus de dossiers sont traités, comparativement à 2005.

Des ressources accrues ont mené à la création de nouvelles équipes, précise M. Alberro.

Une direction spécialisée en manipulation de marchés et en délits d'initiés entrait d'ailleurs en fonction lundi, avec à sa tête Jean-François Fortin, un ancien associé chez McCarthy Tétrault.

Par ailleurs, l'AMF veut élargir son action. Elle compte, entre autres, faire une analyse des agences de notation de crédit pour voir si elles ne devraient pas être soumises à un code de conduite.