L'industrie du camionnage est en pleine transformation. Ça tombe bien puisque la société TransForce (T.TIF.UN) engrange les acquisitions par les temps qui courent.

L'industrie du camionnage est en pleine transformation. Ça tombe bien puisque la société TransForce [[|ticker sym='T.TIF.UN'|]] engrange les acquisitions par les temps qui courent.

Il y a deux semaines, TransForce s'est payé le Groupe Thibodeau de Québec pour 70 M$. Au début du mois de novembre, TransForce mettait la main sur le transporteur Century II pour 126,5 M$.

Avec tous ces achats et sa cinquantaine de filiales, TransForce est maintenant le leader incontesté du transport routier au pays. Cette année, le transporteur montréalais devrait d'ailleurs terminer l'année avec un chiffre d'affaires de plus de 1,9 milliard $.

L'an prochain, les revenus devraient franchir le cap des 2 milliards $.

Ces temps-ci, TransForce est surtout occupée à prendre du poids. En 2007, la société a intégré une dizaine d'entreprises à ses activités.

L'an prochain, elle pourrait en faire tout autant. Car plusieurs analystes s'attendent à une consolidation de l'industrie du camionnage.

Âge élevé

Il faut dire que l'âge moyen des propriétaires de sociétés de transport tend vers le haut un peu partout en Amérique du Nord. Et puis la relève familiale n'est pas tout le temps au rendez-vous à l'heure où la pénurie de main-d'oeuvre et la flambée des prix de l'essence font leur oeuvre.

Les défis ne manquent pas, note l'analyste Walter Spracklin chez RBC Marchés des capitaux. L'industrie canadienne du camionnage doit également affronter une baisse significative des exportations des manufacturiers du Québec et de l'Ontario vers les États-Unis.

Présente depuis quelques années dans l'Ouest canadien, TransForce a aussi à composer avec une baisse des activités de forage des pétrolières. Une secousse découlant du vent d'incertitudes lié à la hausse éventuelle des redevances de l'exploitation des sables bitumineux en Alberta.

À la Bourse de Toronto, le titre de TransForce est d'ailleurs à son plus bas niveau depuis quatre ans. Mardi, il a terminé la journée à 9,05 $. Il y a six mois, le titre du transporteur valait plus de 14 $.

Au dernier trimestre, TransForce a notamment vu son bénéfice net baisser de 36 %, glissant de 38,9 M$ à 28,5 M$. Son chiffre d'affaires a toutefois progressé de 8 %, à 486,2 M$.

Profits en hausse

Si tout se déroule comme prévu, TransForce devrait ainsi générer des profits de 250 millions $ en 2007.

Comme la société est une fiducie de revenus, elle redistribue près de 80 % de ses bénéfices à ses actionnaires. Cette année, chaque unité de TransForce devrait rapporter 1,58 $ à ses porteurs.

Alors, on achète? Pourquoi pas, indique l'analyste Walter Spracklin. Ce dernier soutient que les grands défis écono-miques auxquels font face les transporteur routiers se réflètent assez bien dans le cours actuel de leurs titres.

Il croit que, d'ici 12 mois, le titre de TransForce atteindra la barre des 12 $.

Prix cible

À la Financière Banque Nationale, l'analyste Kelvin Cheung est également de cet avis. Il anticipe un prix cible de 13 $ d'ici un an.

Chez BMO Marchés des capitaux, l'analyste Cameron Renkas demeure prudent. Bien qu'il dit apprécier le potentiel de rendement de 16 % pour l'an prochain, l'analyste juge le taux d'endettement de la société un peu trop élevé pour un secteur aussi incertain.

D'ici 12 mois, il fixe donc un cours cible de 9,50 $.