La main-d'oeuvre canadienne vieillit rapidement et des pénuries sont à craindre si rien n'est fait pour renverser la tendance.

La main-d'oeuvre canadienne vieillit rapidement et des pénuries sont à craindre si rien n'est fait pour renverser la tendance.

C'est ce que soulignent des analystes à la lumière des données du recensement de 2006 rendues publiques mardi par Statistique Canada.

Pour la première fois, la moitié des travailleurs du pays ont plus de 40 ans et quelque 15,3% sont à moins de dix ans de l'âge officiel de la retraite, souligne l'agence fédérale.

Or, le taux de remplacement des travailleurs a chuté au cours des dernières années. En 2006, on comptait 1,9 nouveau travailleur pour chaque retraité.

Cinq ans auparavant, on observait 2,7 entrées sur le marché du travail pour chaque départ.

De l'aveu du ministre des Finances du Canada, Jim Flaherty, le manque appréhendé de main-d'oeuvre est d'ailleurs l'un des plus grands défis auquel le Canada devra faire face au cours des prochaines années.

Mais pour l'instant, la croissance de l'économie et de l'emploi se poursuivent. Entre 2001 et 2006, le Canada a vu son taux d'emploi total grimper de 1,7%. Il s'agit de la meilleure performance parmi les pays du G7.

L'industrie pétrolière et gazière concentrée en Alberta a mené le peloton, avec une progression annuelle de 7,5%.

Propulsé par les faibles taux d'intérêt, le secteur de la construction a aussi affiché une forte croissance, soit de 4,5% par année en moyenne. Selon les estimations, l'effectif du secteur s'est accru de 196 200 travailleurs en cinq ans.

Le secteur des services et celui du commerce de détail ont aussi vu leur effectif augmenter. Les emplois de vendeurs, commis-vendeurs et caissiers comptent désormais parmi les communs.

Pendant ce temps, le domaine de la fabrication, concentré au Québec et en Ontario, a perdu 136 700 emplois.

L'immigration de travailleurs qualifiés semble une solution prometteuse à la pénurie appréhendée de main-d'oeuvre. Entre 2001 et 2006, 1,1 million de personnes se sont établies au pays. Plus de la moitié d'entre eux avaient entre 25 et 54 ans.

Les défis auxquels ils sont confrontés sont nombreux et importants. Certains ont en effet du mal à dénicher un emploi qui paie bien et correspond à leurs qualifications.