L'investisseur Bernard Madoff, accusé d'une gigantesque escroquerie de 50 G$ US, est assigné à résidence et doit porter un bracelet électronique après le durcissement des conditions du maintien de sa liberté sous caution.

L'investisseur Bernard Madoff, accusé d'une gigantesque escroquerie de 50 G$ US, est assigné à résidence et doit porter un bracelet électronique après le durcissement des conditions du maintien de sa liberté sous caution.

Arrêté jeudi dernier, le financier aurait dû comparaître mercredi devant un juge de New York. Il avait été libéré après s'être engagé à verser une caution de 10 M$ US, garantie par quatre personnes.

Mais Bernard Madoff n'a trouvé que deux garants, son frère et son épouse, en dépit d'une période de 24 heures supplémentaires pour se conformer à cette exigence, selon le juge.

Il a réussi à éviter l'incarcération en acceptant des conditions plus dures, notamment une assignation à résidence, un bracelet électronique et un gage sur des propriétés que sa femme possède à New York et en Floride, a précisé le juge Gabriel Gorenstein en annonçant que l'audience était annulée.

Son épouse a également dû remettre son passeport, document qui a déjà été retiré à Bernard Madoff.

L'affaire ébranle la SEC, l'autorité boursière américaine, critiquée de toutes parts pour ne pas avoir décelé la fraude. La SEC enquête maintenant sur l'un de ses ex-inspecteurs, Eric Swanson, qui a épousé une nièce de M. Madoff.

Le régulateur boursier américain a décidé mardi de lancer une enquête interne pour déterminer pourquoi l'escroquerie lui avait échappé, malgré «des alertes répétées depuis au moins 1999».

La SEC a reconnu «de multiples échecs apparents», «profondément troublants» et a dit vouloir vérifier qu'il n'y avait pas eu de contacts entre son personnel et les proches de M. Madoff.

Eric Swanson a travaillé pour la SEC pendant 10 ans, notamment pour superviser des programmes d'inspection. Il a quitté l'institution en 2006, année où il aurait commencé à fréquenter la nièce du financier, Shana Madoff, avant de l'épouser en 2007.

Le président de la SEC, Christopher Cox, a reconnu mardi que «des allégations crédibles et précises sur les méfaits de M. Madoff ont été portées à l'attention du personnel de la SEC de manière répétée depuis au moins 1999, mais n'ont jamais été signalées à la commission pour qu'elle agisse».

Le patron du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn avait mis en cause lundi les autorités de régulations américaines: «la surprise n'est pas qu'il y ait des voleurs» mais «la question est: que fait la police?»

L'escroquerie pyramidale dont est accusé M. Madoff consistait à payer les intérêts de ses clients existants grâce au capital apporté par de nouveaux. La fraude a été découverte lorsque des clients ont voulu récupérer leur argent en raison de la crise financière.

La société Madoff a été mise en liquidation.