Quebecor (T.QBR.B) maintient la ligne dure envers les employés du Journal de Québec. Après 14 mois de lock-out, l'entreprise affirme n'avoir pas bougé de ses positions et maintient son objectif: s'attaquer aux «dépenses extravagantes qui découlent de conventions collectives conçues à une autre époque».

Quebecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]] maintient la ligne dure envers les employés du Journal de Québec. Après 14 mois de lock-out, l'entreprise affirme n'avoir pas bougé de ses positions et maintient son objectif: s'attaquer aux «dépenses extravagantes qui découlent de conventions collectives conçues à une autre époque».

«Nous ne reculerons pas dans notre volonté d'assurer la survie et la pérennité de nos salles de rédaction québécoises», a affirmé hier le grand patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, lors de l'assemblée annuelle.

M. Péladeau a insisté sur l'urgence de «moderniser les processus de travail» et a invité ses employés à régler un conflit qu'il attribue à leur «absence complète d'ouverture sur les nouvelles réalités, jumelée à une incapacité de saisir la nécessité de procéder aux modifications requises».

Notons que les parties ont repris les négociations mercredi à l'invitation du conciliateur.

Entre les déboires de Quebecor World [[|ticker sym='T.IQW'|]], la performance record de Vidéotron et les enchères qui battent leur plein dans le sans-fil, les sujets ne manquaient pas pour animer l'assemblée annuelle. Mais le conflit de travail au journal de Québec a littéralement volé la vedette.

M. Péladeau, qui a fait son entrée sous les huées de dizaines de membres du Syndicat canadien de la fonction publique venus appuyer les syndiqués du Journal de Québec, a consacré 25 des 40 minutes de son allocution à traiter de la situation des journaux en général et du lock-out à Québec en particulier.

Selon lui, les bouleversements qui ont touché les journaux se sont transformés en «crise», et «le modèle sur lequel reposait la viabilité des journaux a volé en éclats».

M. Péladeau a décoché quelques flèches au groupe Gesca (propriétaire de La Presse), qui s'est entendu avec ses employés pour baliser le travail multimédia de ses journalistes. Sans nommer Gesca directement, M. Péladeau a affirmé que ce «groupe concurrent est le seul groupe de presse en Amérique du Nord à strictement délimiter les conditions en vertu desquelles le journalisme moderne sera pratiqué».

Il a aussi fait allusion au conflit qui oppose Yves Michaud à Power Corporation [[|ticker sym='T.POW'|]] sur le dévoilement des états financiers de Gesca.

M. Péladeau a finalement invité les syndiqués du Journal de Québec à regarder du côté de leurs collègues de chez Vidéotron, qui ont accepté en 2003 des concessions salariales estimées à 20 millions de dollars annuellement.

Rappelant le succès de Vidéotron aujourd'hui, M. Péladeau s'est demandé s'il n'aurait pas été plus logique pour les dirigeants syndicaux de l'époque de «discuter des véritables enjeux» plutôt que de «précipiter nos milliers d'employés dans un combat pour le maintien d'une réalité qui avait disparu depuis belle lurette».

Quebecor World, sans-fil et Vidéotron

Du point de vue financier, l'exercice financier aura été tiraillé entre la performance exceptionnelle de Quebecor Media et son groupe Vidéotron - profits en hausse de 20,5% et la débandade de Quebecor World (pertes de 2,29 milliards).

Quebecor a depuis réduit à zéro la valeur des ses investissements dans Quebecor World et considère maintenant ces activités comme «abandonnées». «Quebecor Inc. a essayé jusqu'à la dernière minute de trouver une solution qui aurait permis de traverser la tempête», a expliqué M. Péladeau, soulignant que «l'environnement complètement chaotique» provoqué par la crise du crédit a nui à la restructuration de l'entreprise.

M. Péladeau a refusé d'en dire plus, rappelant que le processus de restructuration de Quebecor World est sous la supervision des tribunaux. Mais de toute évidence, ce sont les médias et non l'imprimerie qui sont au centre de ses priorités.

«Depuis sa fondation, il y a presque 60 ans, Quebecor a toujours été une entreprise de médias», a même soutenu hier M. Péladeau.

M. Péladeau a aussi refusé d'élaborer sur les enchères qui battent actuellement leur plein dans le secteur du sans-fil, expliquant que le processus est en cours.

«Si tout se passe comme nous le souhaitons, Vidéotron bâtira son propre réseau et ajoutera les services sans fil de troisième génération à son offre de produits», a-t-il dit.

Pressé par les journalistes de commenter la décision concernant TQS qui venait de tomber, M. Péladeau a préféré se donner le temps de l'étudier avant de livrer ses pensées.