Le coût des améliorations qu'Ultramar veut apporter à sa raffinerie de Lévis atteindrait 1,5 milliard de dollars, mais avant d'investir cette somme, l'entreprise veut pouvoir construire son pipeline pour acheminer sa production supplémentaire à Montréal.

Le coût des améliorations qu'Ultramar veut apporter à sa raffinerie de Lévis atteindrait 1,5 milliard de dollars, mais avant d'investir cette somme, l'entreprise veut pouvoir construire son pipeline pour acheminer sa production supplémentaire à Montréal.

C'est ce qu'a fait savoir hier le président d'Ultramar, Jean Bernier, lors d'un entretien avec La Presse Affaires.

M. Bernier a confirmé que Valero, la société mère d'Ultramar, a l'intention d'investir dans ses installations de Lévis pour augmenter la production d'essence et autres produits raffinés tirée du pétrole brut.

«Il y a encore beaucoup d'étapes à franchir avant que le projet arrive au conseil d'administration, a-t-il précisé. Il y a aussi plusieurs conditions à remplir.»

La principale condition est la construction d'un pipeline de 238 km reliant Lévis et Montréal, un projet soumis par Ultramar en 2005 et qui est toujours en attente d'autorisations gouvernementales.

L'entreprise a montré récemment des signes d'impatience, parce que le projet a un an de retard sur l'échéancier prévu et que son coût est passé de 200 à 275 millions.

Selon Jean Bernier, le pipeline est une condition préalable au prochain investissement, qui ferait augmenter la production d'essence et autres carburants de 25 000 à 30 000 barils par jour. Cette production supplémentaire devra être acheminée vers Montréal, a-t-il expliqué.

Le pipeline remplacerait les convois ferroviaires qui acheminent actuellement l'essence de Lévis à Montréal et qui ne suffiront plus à la tâche dès ce printemps en raison l'augmentation de la production de la raffinerie.

Entre 2001 et 2007, Ultramar a investi 1 milliard dans ses installations de Lévis pour réduire le taux de soufre dans le carburant diesel et pour augmenter sa production totale de 160 000 à 260 000 barils par jour.

Le prochain projet d'investissement vise à produire un peu plus d'essence et de carburant à partir des résidus de raffinage, le mazout lourd, qui représente encore 12% de la production totale de la raffinerie.

Un des dirigeants de Valero a laissé entendre devant les analystes financiers que ce projet nécessiterait un investissement de 2 milliards, mais le président d'Ultramar a précisé mercredi qu'il serait plus juste de parler d'un coût de 1 milliard à 1,5 milliard.

«Les études de coût ne sont pas encore faites», a dit M. Bernier.

En plus des «retombées énormes» quant au nombre d'emplois durant la phase de construction, le président d'Ultramar a mentionné que le projet une fois complété augmenterait l'effectif de la raffinerie, qui compte actuellement 275 travailleurs.

Il est encore trop tôt pour préciser le nombre d'emplois additionnels, a-t-il dit.

Le projet, qui est aussi conditionnel à l'obtention des permis habituels, devrait prendre entre 18 et 24 mois à se réaliser.

Pour l'instant, Ultramar vise une mise en service en 2012, ce qui signifie que Valero devrait prendre une décision finale en 2010 au plus tard.

«Il s'agit d'un projet d'envergure qui démontre l'intérêt de notre actionnaire d'investir à Québec», a commenté Jean Bernier.

Valero, la société mère d'Ultramar qui est établie à San Antonio, au Texas, a déclaré mardi des profits de 5,2 milliards US pour 2007 sur des revenus de 95 milliards US.

Ses activités au Canada ont établi un record de rentabilité, la marge bénéficiaire de sa division nord-est, dont fait partie Ultramar ayant atteint 10,50 $ US par baril de pétrole raffiné.