Les amateurs de cafés lattes et autres cappuccinos à 4$ peuvent se rassurer: Starbucks (SBUX) ne devrait pas mettre la hache dans ses cafés au Canada comme elle s'apprête à le faire aux États-Unis et en Australie.

Les amateurs de cafés lattes et autres cappuccinos à 4$ peuvent se rassurer: Starbucks [[|ticker sym='SBUX'|]] ne devrait pas mettre la hache dans ses cafés au Canada comme elle s'apprête à le faire aux États-Unis et en Australie.

C'est ce qu'ont indiqué à La Presse Affaires des analystes qui suivent de près l'entreprise. «Je ne m'attends pas à de grosses réductions, seulement à des fermetures ou déménagements réguliers», a indiqué Larry Miller, de RBC Marché des capitaux, joint à Atlanta.

Starbucks défraie la chronique depuis des semaines à cause de ses problèmes financiers. La chaîne de Seattle a annoncé la fermeture de 600 cafés aux États-Unis, ce qui entraînera jusqu'à 12 000 pertes d'emplois. Le groupe délaissera aussi les trois quarts de ses commerces en Australie.

Un des principaux problèmes du géant de la caféine, c'est qu'il a atteint le point de saturation dans plusieurs marchés américains. Starbucks compte plus de 11 500 cafés dans le pays, dont certains sont situés sur le même coin de rue!

Le portrait est tout autre au Canada. Le groupe exploite 907 cafés d'un océan à l'autre, dont 37 au Québec. Tim Hortons, en comparaison, en a plus de 2800.

«Starbucks approche du point de saturation à Toronto, mais demeure sous-développé partout ailleurs au pays», a fait valoir un analyste qui refuse d'être identifié.

Selon cet observateur, la chaîne ne devrait pas fermer plus de 5% de ses cafés au Canada, si compressions il y a.

Colin Moore, président de Starbucks Coffee Canada, a refusé d'accorder une entrevue à La Presse Affaires hier. Il réserve ses commentaires pour la fin août, quand la filiale canadienne aura complété le rachat de 40 franchises Coffee Vision au Québec et dans l'Atlantique.

«Pour l'instant, nous menons nos affaires comme à l'habitude au Canada», a indiqué un porte-parole joint à Vancouver.

Simon Bryant, professeur d'histoire à l'Université Temple de Philadelphie qui suit à la loupe les activités de Starbucks, doute néanmoins que le Canada fasse partie des plans de croissance de l'entreprise.

«Selon moi, ils vont plutôt placer leurs vraies énergies pour prendre de l'expansion en Asie et en Chine, a-t-il expliqué au téléphone. S'ils peuvent prendre leur envol en Chine, ils pourront recréer de la croissance.»

Résultats en baisse

Starbucks a présenté hier des résultats en forte baisse pour son troisième trimestre. Le groupe a perdu 6,7 millions US, comparativement à un profit de 158,3 millions US il y a un an. Le chiffre d'affaires a malgré tout progressé de 9%, à 2,6 milliards US.

La chaîne explique cette contre-performance par la frilosité des consommateurs américains et par les coûts administratifs liés à la fermeture de centaines de cafés.

Starbucks espère économiser entre 200 et 210 millions pendant l'année financière 2009 grâce aux compressions annoncées ces dernières semaines.

Howard Schultz, président et chef de la direction, a reconnu dans un communiqué l'ampleur de l'impact financier à court terme. Mais il juge que les mesures d'austérité annoncées récemment contribueront à «renforcer» le modèle d'affaires de Starbucks.

Le titre de Starbucks a perdu 2,14% hier sur la Bourse NASDAQ, pour clôturer à 14,67$. Il a reculé de 28% depuis le début de l'année.

STARBUCKS EN CHIFFRES

> 16 548 cafés dans le monde

> 907 au Canada

> 37 au Québec

> 2,6 milliards US de ventes

> Perte de 6,7 millions

*Données pour le troisième trimestre de 2008