La forte baisse des prix du pétrole devrait ramener le taux d'inflation à un niveau plus raisonnable aux États-Unis.

La forte baisse des prix du pétrole devrait ramener le taux d'inflation à un niveau plus raisonnable aux États-Unis.

«Nous pouvons espérer que le taux d'inflation vraiment pas beau en juillet aux États-Unis n'était qu'un dernier sursaut», a avancé Francis Généreux, économiste au Mouvement Desjardins.

Les prix à la consommation ont augmenté de 0,8% en juillet, soit le double du 0,4% prévu par les analystes.

M. Généreux a rappelé que le prix du pétrole avait atteint un sommet à la mi-juillet pour ensuite entamer un mouvement à la baisse. En fait, le prix moyen de l'essence a baissé de 5% entre les mois de juillet et août.

«C'est déjà une belle chose, qui devrait nous apporter des chiffres un peu moins épeurants en inflation», a-t-il dit.

Millan Mulraine, de Valeurs mobilières TD, s'attend également à ce que l'inflation diminue un peu aux États-Unis au cours des prochains mois en raison de la baisse des prix du pétrole, mais aussi en raison d'un ralentissement de l'économie.

En attendant, la Réserve fédérale se retrouve entre deux feux, a affirmé M. Généreux.

«Elle est coincée entre un risque inflationniste et un risque pour l'économie, a-t-il expliqué. Elle ne peut pas se permettre de diminuer les taux d'intérêt étant donné la force de l'inflation, mais en même temps, la situation du crédit demeure précaire.»

Pour cette raison, il s'attend à ce que la banque centrale américaine maintienne le taux des fonds fédéraux au niveau actuel de 2% pour un certain temps encore, une conclusion que partagent les économistes de la Banque royale.

Risque de récession en Europe?

Des données préoccupantes ont également émané de l'Europe hier: le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,2% au deuxième trimestre dans les 15 pays de la zone euro et de 0,1% dans l'ensemble des pays de l'Union européenne.

«Une récession en Europe est plus probable qu'elle ne l'était auparavant», a déclaré M. Généreux.

Il faut deux trimestres consécutifs de baisse du PIB pour conclure à une récession. L'économiste du Mouvement Desjardins a toutefois rappelé que la diminution du PIB au deuxième trimestre faisait suite à une croissance assez forte au premier trimestre, soit une hausse de 0,7%.

«Il y a la faiblesse de l'économie qui explique la baisse au deuxième trimestre, mais il y a peut-être aussi un effet de ressac», a-t-il expliqué.

La Banque centrale et l'économie

Il reste à voir si cet effet de ressac se poursuivra. M. Généreux s'attend à ce que la diminution des prix du pétrole donne un coup de pouce à la croissance en Europe, mais il a rappelé que la vigueur de l'euro continuait à faire mal au secteur industriel européen.

Il a ajouté que la Banque centrale européenne n'aidait pas vraiment la cause de la croissance économique. En juillet, on a même haussé les taux d'intérêts dans l'espoir de contrer les pressions inflationnistes.

«Aux États-Unis, ils ont un double mandat: l'inflation et la croissance économique, a-t-il déclaré. En zone euro, ils sont plus dogmatiques, ils se concentrent sur l'inflation. Mais maintenant, ils se rendent compte que les risques pour l'économie sont assez importants. On suppose que les taux devraient à partir de maintenant au moins rester stables.»