La société qui a créé le BlackBerry a rapidement capté l'attention des investisseurs canadiens et américains, mais le titre de Research in Motion (T.RIM) constitue un investissement risqué à son prix actuel.

La société qui a créé le BlackBerry a rapidement capté l'attention des investisseurs canadiens et américains, mais le titre de Research in Motion [[|ticker sym='T.RIM'|]] constitue un investissement risqué à son prix actuel.

C'est la conclusion à laquelle arrivent trois finissants à la maîtrise en administration des affaires (MBA) à l'Université Laval, au terme d'une recherche qui s'est étendue sur tout un semestre.

Yann Arsenault, Yann Bilodeau et François Malenfant composent l'équipe qui a gagné le premier prix du concours de la meilleure présentation de leur analyse devant la vingtaine d'autres finissants et un jury de trois personnes.

Parmi ses membres, le président de Stockpointer, Carl Simard, a offert à chacun des lauréats l'utilisation pendant un an du logiciel et de la base de données de sa firme destinés à faciliter, notamment selon l'approche de la valeur économique ajoutée, l'analyse financière de sociétés inscrites aux Bourses nord-américaines, une valeur de plus de 2000 $.

Engouement

L'engouement pour le titre de Research in Motion n'est pas sans rappeler à certains investisseurs les bonnes faveurs de Nortel Networks avant que la bulle technologique éclate au tournant du siècle.

Mais nos trois compères rappellent que Nortel ne jouissait pas alors d'écarts de performance financière favorables. Par contre, celui de RIM est passé de 13,3% en 2007 à 30% en 2008.

Notre trio rappelle aussi que les données disponibles au moment de clore l'étude (29 février) ont beaucoup changé, la capitalisation boursière (environ 79 G$ maintenant) étant alors de 56 G$.

À cette date, le titre valait 103,80 $ (comparativement à environ 140 $ maintenant) mais la valeur intrinsèque isolée par l'étude n'était que de 36,69 $, rappelle Yann Bilodeau, qui, comme ses deux collègues, se destine aux finances corporatives, à sa sortie de l'université.

Mais il s'agit, précise Yann Arsenault, d'une «bonne entreprise», bien gérée et qui n'a pas déçu les attentes des analystes. Elle s'est bien adaptée aux changements, ajoute François Malenfant.

Le hic, résume Yann Arsenault, c'est que l'investisseur doit faire le pari que le nombre d'abonnés va continuer de doubler chaque année. La direction de RIM ne doit pas faire d'erreur, conclut Yann Bilodeau.

Le titre est très volatil, explique François Malenfant. Il peut gagner ou perdre 10% de sa valeur à la moindre bonne ou mauvaise nouvelle.

Si le marché actuel des communications sans fil compte quelque 3,5 milliards d'utilisateurs, il est prévu que la portion de ces appareils donnant aussi accès aux courriels triplera au cours des prochaines années, passant de 10 à 30%.

La durée de vie des téléphones cellulaires est évaluée à 18 mois et les appareils de renouvellement représentent 65% des ventes de l'industrie.

Potentiel

C'est de ce côté que se situe le potentiel de croissance de RIM, estime François Malenfant.

Le marché des appareils dits «d'affaires« dans lequel le BlackBerry s'est solidement implanté est plus stable et l'entreprise a raison, à son avis, de déplacer ses nouveaux produits dans une orientation davantage «grand public».

La concurrence mondiale est surtout représentée par Nokia qui occupe plus de la moitié du marché, tandis que RIM en détient 11%. Mais il faut faire très attention à Apple, qui était absente de ce marché, un an plus tôt, mais en occupe maintenant 7% avec son iPhone.

Dans cet exercice qui leur a permis de décortiquer non seulement l'entreprise, mais aussi son industrie et son marché, les trois lauréats, qui se décrivent comme des perfectionnistes, ont été obligés de se faire largement confiance. Et la mise en commun d'antécédents diversifiés a été la clé de leur succès.