Un courtier en valeurs mobilières de Saint-Lambert qui gérait son propre fonds offshore durant ses temps libres, poursuit son ex-employeur, Union Securities, pour 2,2 millions de dollars en dommages et intérêt.

Un courtier en valeurs mobilières de Saint-Lambert qui gérait son propre fonds offshore durant ses temps libres, poursuit son ex-employeur, Union Securities, pour 2,2 millions de dollars en dommages et intérêt.

Le courtier Dan Ionescu reproche à Union Securities, de Montréal, de l'avoir engagé en septembre 2005 en lui faisant faussement valoir qu'il pourrait y développer son fonds spéculatif Glencoe Profit Taker Hedge Fund, un fonds d'arbitrage inscrit aux Bahamas et à la Barbade, qui nécessitait des comptes et une infrastructure technique sophistiquée.

Or, une fois rendu chez Union Securities, M. Ionescu a constaté avec horreur que son nouvel employeur n'avait pas l'infrastructure nécessaire pour faire des transactions d'arbitrage, expose le plaignant dans sa poursuite.

Avant de signer un contrat de partage des revenus avec Union Securities, M. Ionescu avait développé son expertise dans les stratégies d'arbitrage chez IForum Valeurs mobilières, firme de triste renommée qui a fermé en même temps que Mount Real.

Contrairement à certains courtiers d'IForum qui ont été accusés d'avoir vendu des produits douteux à leurs clients, M. Ionescu semble s'être tenu bien loin des billets à ordre non garantis liés à Mount Real : il n'a jamais fait l'objet d'accusation à ce sujet ni par l'Autorité des marchés financiers ni par l'Association des courtiers en valeurs mobilières (ACCOVAM).

M. Ionescu a cependant versé une amende de 10 000 $ à l'ACCOVAM en 2007, pour avoir conseillé à des clients d'investir dans son hedge fund inscrit aux Bahamas, mais distribué au Québec sans être avoir reçu de l'AMF le permis ou la dispense nécessaire.

Selon la décision disciplinaire de l'ACCOVAM, au moins deux clients ont perdu quelques milliers de dollars dans le fonds.

Cependant, l'ACCOVAM a noté que l'omission de M. Ionescu ne semblait pas empreinte de mauvaise foi et que ses commissions n'étaient nullement excessives.

L'AMF n'a pas accusé M. Ionescu dans cette affaire, qui n'est pas abordée dans sa poursuite contre Union Securities.

Quoi qu'il en soit, M. Ionescu explique dans sa poursuite qu'il a quitté IForum pour Union Securities en 2005 au moment où son hedge fund avait d'excellents résultats et semblait promis à prendre son essor dans les grandes ligues.

Après avoir aiguisé son expertise dans l'arbitrage dès 2000 avec des clubs d'investissement locaux Montreal Profit Taker Club 1 (rendement de 61 % en 2001), M. Ionescu avait lancé son Glencoe Profit Taker Hedge Fund en 2003, affirme-t-il dans sa poursuite.

Une revue spécialisée, Absolute Profit, l'avait coté No 1 pour 2003 et No 4 pour 2004.

Glencoe n'avait que des actifs modestes de 700 000 $ au moment du passage de M. Ionescu chez Union, mais un investisseur, Nigel Freeman, le dirigeant de la firme d'investissement Clanmore, s'était engagé à y investir 6 millions de dollars américains.

Le cafouillage causé par les lacunes de Union a fait dérailler l'affaire, affirme M. Ionescu, qui n'a pas pu être joint hier.

La Presse a tenté hier, en vain, de rejoindre Nigel Freeman, un banquier d'affaires des Bahamas qui a été nommé dans des documents de cour liés au scandale du Fonds Portus Alternative Asset Management, de Toronto.

Clanmore Global Investment est une firme des Bahamas et des Barbades.

Quand La Presse a appelé au bureau de la Barbade, hier, la réceptionniste a donné le numéro de téléphone de l'avocat montréalais TR Anthony Malcolm, spécialisé dans les structures offshore, qui est poursuivi au civil dans l'affaire Portus.

La femme qui a répondu chez Me Malcolm a indiqué qu'elle pouvait faire un message à M. Ionescu, qu'elle a décrit comme « un de nos associé », mais indiqué que Me Malcolm n'était pas au bureau.

La poursuite est datée du 31 mars dernier en Cour supérieure.