Les réductions d'impôts des entreprises et le nouveau compte d'épargne libre d'impôt (CELI), effectifs depuis le 1er janvier, aideront à stimuler l'économie, a soutenu M. Flaherty, qui a dit considérer d'autres mesures pour son budget du 27 janvier.

«Il y a plusieurs manières de stimuler l'économie. L'une d'entre elles est d'investir dans les infrastructures et dans d'autres secteurs, une autre est de réduire les impôts pour laisser plus d'argent dans les poches des contribuables, ce qui favorise aussi la relance de l'économie», a affirmé M. Flaherty.

Le ministre a tenu ces propos alors que venait d'être lancé officiellement le CELI, dans lequel les Canadiens peuvent investir jusqu'à 5000 $ annuellement.

Cette mesure introduite dans le budget de février dernier semble aller à contre-courant de la nécessité de voir les consommateurs dépenser davantage alors que l'économie ralentit, mais le ministre a fait valoir qu'il était important d'améliorer la capacité des Canadiens à épargner en vue d'achats futurs.

L'économiste Dale Orr, de IHS-Global Insight, croit pour sa part que la façon la plus efficace de stimuler l'économie à court terme pourrait être d'éliminer pour un an la TPS de 5 pour cent sur les gros articles comme les voitures, les meubles et les appareils électro-ménagers.

Selon M. Orr, les Canadiens qui s'inquiètent de leur emploi auront le réflexe d'économiser le produit d'une baisse d'impôt sur le revenu plutôt que de le dépenser. Une diminution d'un pour cent de la TPS serait également moins efficace, selon lui, qu'une baisse plus importante sur des articles ciblés.

«C'est avec les gros articles que l'on peut observer un changement des habitudes de consommation, a expliqué M. Orr. Si vous épargnez quelques cents sur une tasse de café, personne n'en achètera davantage parce que c'est moins cher. Mais si les gens croient qu'ils devront s'acheter une nouvelle voiture dans les prochaines années, et qu'ils peuvent épargner cinq pour cent en l'achetant cette année, cette mesure pourrait être efficace.»

La confiance des consommateurs canadiens est tombée au même niveau que celle des Américains, qui ressentent pourtant plus les effets de la crise économique, indique le dernier indice de confiance des consommateurs canadiens de Harris/Décima-Groupe Investors calculé à partir de données recueillies du 11 au 21 décembre.

Le pessimisme concernant les perspectives économiques pour l'année 2009 a ainsi augmenté. Quelque 64 pour cent des répondants au sondage de Harris/Décima ont affirmé qu'ils croient que l'économie sera dans l'ensemble mauvaise au cours de 2009, soit deux fois plus qu'en août, alors que 32 pour cent des répondants étaient de cet avis.

Les données du Canada atteignent aujourd'hui des niveaux similaires aux données des Etats-Unis récoltées par l'Université du Michigan, souligne Harris/Décima.

Cependant, le nombre de Canadiens qui estiment que leur situation financière personnelle se détériorera au cours de la prochaine année demeure essentiellement stable à 18 pour cent.

De plus, le nombre de personnes qui ont déclaré que leur situation est pire en ce moment qu'il y a un an a augmenté de quatre points pour atteindre 28 pour cent, mais elles sont encore plus nombreuses à affirmer que leur situation est la même ou meilleure que l'année dernière.

Un autre sondage du groupe Boston Consulting indique que 62 pour cent des Canadiens ont l'intention de réduire leurs dépenses cette année, comparativement à 58 pour cent des Américains. Quelque 1000 Canadiens ont été sondés.

Les données du sondage Harris/Décima ont été recueillies auprès d'un échantillon d'un peu plus de 2000 répondants. La marge d'erreur est de 2,2 points de pourcentage, 19 fois sur 20.