Les bailleurs de fonds sont hésitants et les fusions et acquisitions entre firmes sont moins faciles que durant les jours insouciants des années passées.

Les bailleurs de fonds sont hésitants et les fusions et acquisitions entre firmes sont moins faciles que durant les jours insouciants des années passées.

La valeur des fusions et acquisitions du premier trimestre de 2008 est tombée de 54% par rapport au trimestre précédent, révèle le rapport trimestriel Crosbie-Financial Post consacré à ces transactions publiques.

Il y a eu 338 transactions valant 24,3 milliards de dollars au dernier trimestre, une valeur inférieure de 54% par rapport aux 449 transactions valant 53 milliards recensées durant le quatrième trimestre de 2007.

Sur 12 mois, la baisse en valeur est encore plus grande (60%) quand on compare aux 523 fusions et acquisitions valant 61,5 milliards annoncées lors du premier trimestre 2007.

Cette baisse est une tendance lourde: si on examine mois par mois les trois derniers trimestres, on constate des baisses (par rapport au mois de l'année précédente) durant sept des neuf mois.

De plus, le secteur des produits industriels, champion des fusions et acquisitions durant le dernier trimestre, devra faire l'objet d'une révision à la baisse. En effet, 91 transactions se sont faites en contreparties totalisant 2,9 milliards.

Mais ce beau chiffre inclut l'acquisition du fabricant aérospatial Alliant par l'américaine Macdonald Dettwiler pour 1,3 milliard. Alliant est le fabricant de Radarsat, et le gouvernement fédéral a rejeté la transaction au mois d'avril, vraisemblablement pour des raisons de sécurité nationale.

Puisqu'on parle d'intérêt national, 40% des fusions et acquisitions canadiennes du dernier trimestre concernaient une partie étrangère.

D'ailleurs, les trois plus importantes transactions avaient une composante étrangère: la canadienne CHC Helicopters a été acquise pour 3,7 milliards par l'américaine First Reserve Corp; TransCanada Pipelines a versé 2,8 milliards à l'américaine National Grid pour acquérir la centrale électrique de 2480 MW à Ravenswood, dans l'État de New York; et Barrick Gold a payé 1,7 milliard à Rio Tinto en échange de 40% du gisement Cortez, au Nevada.

Les États-Unis, comme toujours, ont été le principal partenaire du Canada, pour ce qui est des transactions concernant une partie étrangère. Et contrairement à l'impression qu'on a parfois, les acquisitions menées par des Canadiens à l'étranger ont dépassé en nombre et en valeur les acquisitions de firmes canadiennes par des intérêts étrangers. Et ce pour le deuxième trimestre consécutif.