Un nouveau géant de l'information financière a vu le jour jeudi, l'anglo-canadien Thomson Reuters (T.TRI), qui entend asseoir sa position dans des secteurs des médias et de la finance en plein bouleversement.

Un nouveau géant de l'information financière a vu le jour jeudi, l'anglo-canadien Thomson Reuters [[|ticker sym='T.TRI'|]], qui entend asseoir sa position dans des secteurs des médias et de la finance en plein bouleversement.

Avec 50 000 employés et un chiffre d'affaires annuel de 12,4 G$ US dans 93 pays, le groupe né du rachat de Reuters par Thomson Corp a pris vie jeudi avec son entrée en Bourse.

Le deuxième fournisseur mondial d'informations destinées aux professionnels des marchés financiers se trouve juste derrière la société américaine Bloomberg.

Chacun s'est arrogé près d'un tiers du gâteau en 2007 (32,3% pour Thomson et Reuters, et 32,7% pour Bloomberg), selon le cabinet londonien Inside Market Data.

La cotation de Thomson Reuters a débuté ce jeudi sur les Bourses de Londres, puis de Toronto et New York.

À Londres, le titre a fini la séance en baisse de 14,57%, à 1560 pence.

Le groupe anglo-canadien a dévoilé pour l'occasion un nouveau logo, une nébuleuse de points orangés, censé symboliser les flux d'informations qu'il fournit en permanence à ses clients.

Il a également lancé un programme de rachat de ses propres titres, d'un montant total de 500 M$ US, une mesure qui vise à augmenter la part des bénéfices qui reviendra à chaque actionnaire.

Le nouveau géant est dirigé par l'Américain Tom Glocer, jusque-là patron de Reuters, depuis le quartier général de Times Square à New York.

M. Glocer a affiché ses ambitions dans un courrier électronique adressé aux employés, abonnés et actionnaires du groupe: «le 21e siècle sera l'ère de l'économie de l'information et Thomson Reuters en sera l'un des chefs de file».

En plus d'une profonde mutation du secteur des médias, la création de Thomson Reuters intervient en plein marasme du secteur financier, englué depuis l'été dernier dans la crise du crédit.

«Nous anticipons un retournement du cycle de l'information financière», alors que «des banques d'investissement se préparent à supprimer 15% de leurs effectifs cette année, que l'industrie financière est en train de se regrouper, (avec le rachat de Bear Stearns par JPMorgan) et que la rentabilité du secteur s'est effondrée dans le sillage de la crise du crédit», ont prévenu les analystes d'ABN Amro.

La naissance de Thomson Reuters marque aussi la fin de l'indépendance de Reuters, après plus d'un siècle et demi d'existence.

Bien que tirant 90% de ses revenus des services financiers, le groupe britannique, né en 1851, s'est surtout fait connaître dans le monde entier comme agence de presse, rivale de l'Agence France-Presse et de l'Associated Press.

Reuters avait a en 2007 d'être acheté par Thomson Corp, un rachat d'envergure qui s'inscrit dans un mouvement généralisé chez les acteurs de l'information financière.

Ils voient dans les fusions une manière de renforcer leurs positions face à la concurrence, mais aussi un moyen de faire des économies d'échelle.

En décembre, le magnat de la presse Rupert Murdoch, patron de l'empire News Corp., a ainsi pris le contrôle de Dow Jones, éditeur de l'agence d'information économique du même nom et du Wall Street Journal.

En juillet, la société suisse Telekurs s'était emparé de son concurrent français Fininfo.