Sur le site internet de la bière Molson Ex, une annonce présentait des photos de femmes légèrement vêtues, aux poses provocantes, tirées du calendrier Les déesses 2008.

Sur le site internet de la bière Molson Ex, une annonce présentait des photos de femmes légèrement vêtues, aux poses provocantes, tirées du calendrier Les déesses 2008.

Rien qui contrevienne aux articles sur les pratiques commerciales de la Loi sur la protection du consommateur. Mais huit plaintes la dénonçant comme dégradante pour les femmes ont été déposées aux Normes canadiennes de la publicité.

L'industrie canadienne de la publicité s'est donné en 1963 un code de normes. Révisé périodiquement, il contient 14 articles qui fixent les critères d'acceptabilité de la publicité.

Les principaux articles ont trait à la véracité, à la clarté et à l'exactitude (article 1), aux techniques publicitaires déguisées (article 2), aux indications de prix (article 3) et aux descriptions et représentations inacceptables (article 14).

C'est en vertu du paragraphe c) de l'article 14 que les Normes canadiennes ont conclu que l'annonce de Molson Ex «rabaissait la femme à l'état d'objet et exploitait sa sexualité».

En 2007, 1445 plaintes ont été déposées au Canada. De ce nombre, 241 ont été suffisamment fondées pour être entendues par un conseil formé de trois consommateurs et de quatre personnes de l'industrie de la publicité et des médias. De ces 241 plaintes, 193 ont été retenues, touchant 56 publicités. L'annonceur a dû alors retirer ou corriger sa publicité. Mais aucune amende ne lui a été infligée, et le consommateur n'a reçu aucune indemnisation. La majorité des plaintes ont trait aux articles 1 (exactitude ou véracité) ou 14 (représentations discriminatoires).

«Ce code n'est pas très contraignant et en plus, les citoyens font un peu plus de 1000 plaintes par année, ce qui n'est pas énorme, observe Claude Cossette, professeur de publicité sociale à l'Université Laval. Tout passe assez bien.»

Plusieurs de ces articles, notamment pour ce qui concerne l'exactitude, la véracité, l'indication des prix et les affirmations fausses ou trompeuses, recoupent certaines dispositions de la Loi sur la protection du consommateur. D'autres portent sur l'indifférence à l'égard de la sécurité du public, l'exploitation des superstitions ou des frayeurs ou les représentations discriminatoires.

Devez-vous vous adresser aux Normes canadiennes ou à l'OPC? Rien ne vous empêche de faire les deux. Mais si la publicité contrevient à la loi, privilégiez l'OPC. Sa condamnation fait plus mal.

Normes canadiennes de la publicité: www.adstandards.com