Le défi de 2008 pour le leader mondial L'Oréal, de Paris, c'est de passer à un milliard de ventes au Canada, malgré la crise financière américaine.

Le défi de 2008 pour le leader mondial L'Oréal, de Paris, c'est de passer à un milliard de ventes au Canada, malgré la crise financière américaine.

Javier San Juan, président et chef de la direction de L'Oréal Canada, de Montréal, ne doute pas que le groupe de l'industrie de la beauté et du luxe puisse atteindre son objectif.

Pourtant, la marche est haute, car cela représente une croissance de plus de 20%, sur des ventes de 822 millions réalisées en 2007 au pays, avec 1200 employés.

Même si quelques dizaines de financiers perdent de l'argent à la Bourse, cela ne changera pas le but de Javier San Juan.

Par contre, le président s'inquiéterait si la tempête américaine provoquait une crise de confiance de la population canadienne, déclare-t-il à La Presse Affaires. Or, ce n'est pas le cas.

Ce défi, Javier San Juan devra le relever avec les femmes, essentiellement, car les hommes, malgré les efforts, n'apportent pas encore 5% des ventes de L'Oréal au pays.

Le président a déjà vu neiger et n'a manifestement pas peur des turbulences, après avoir travaillé pour L'Oréal en Russie et en Argentine, durant leur crise financière respective.

Malgré les nuages aux États-Unis, «le marché reste porteur pour L'Oréal au Canada. Les besoins demeurent grands pour des produits de qualité qui améliorent le bien-être. Mais tout dépend de la gravité de la crise», finit-il par ajouter.

L'une des filiales les plus rentables du géant, L'Oréal Canada reste la septième en importance du groupe, pourtant présent dans 130 pays. Avec 60 000 employés, L'Oréal réalise de son côté un chiffre d'affaires de 26,7 milliards canadiens.

Au prix de 24 millions, L'Oréal Canada a agrandi l'an dernier son usine de l'arrondissement de Saint-Laurent, après d'autres investissements de 120 millions en sept ans, et exporte 95% de sa production dans 40 pays.

L'Oréal Canada est d'ailleurs la filiale la plus cosmopolite du géant, avec des employés de 56 communautés culturelles.

Ce qui inquiète cependant Javier San Juan, c'est le manque de préparation de la relève pour affronter la nouvelle concurrence mondiale, a-t-il souligné hier à la tribune de la chambre de commerce du Montréal métropolitain.

«L'environnement économique très privilégié des jeunes n'est pas propice, il peut être dangereux pour le développement de leurs aptitudes de futurs dirigeants», selon Javier San Juan.

L'Oréal Canada investit 2 millions dans la formation et lance des défis aux jeunes, pour les inciter à prendre des décisions et à en assumer les conséquences.

«L'Oréal engage la bataille de préparer les futurs dirigeants à prendre des risques», lance-t-il.

Malgré la pénurie de main-d'oeuvre, L'Oréal Canada réussit à recruter des talents, mais il reste le défi de les retenir, dit-il.