Le marché interbancaire, dont la quasi-paralysie était au coeur de la crise, connaissait son sixième jour de détente de suite vendredi, relativement épargné par les craintes de récession aux États-Unis.

Le marché interbancaire, dont la quasi-paralysie était au coeur de la crise, connaissait son sixième jour de détente de suite vendredi, relativement épargné par les craintes de récession aux États-Unis.

Le taux interbancaire offert à Londres et exprimé en dollars (Libor) à 3 mois baissait fortement à 4,4187% contre 4,5025% mercredi.

L'Euribor à trois mois, l'un des principaux taux de référence du marché monétaire de la zone euro, poursuivait son repli à 5,045% contre 5,09% la veille.

Depuis le début de sa détente, entamée vendredi, il a donc effacé environ 80% de la hausse subite qu'il a connu entre le 15 septembre, jour de la faillite de la banque Lehman Brothers, et les sommets atteints à 5,393% les 8 et 9 octobre, un record depuis sa création début 1999.

Le marché interbancaire poursuivait donc sa dynamique de rémission, quelque peu rassuré depuis une semaine par les interventions massives des gouvernements en Europe et aux États-Unis mêlant propositions de recapitalisation et de garanties des crédits entre banques.

«Les actions des banques centrales et des gouvernements européens et américains réduisent considérablement le risque bancaire», estime la maison de courtage Aurel.

«Les tensions sur le marché interbancaire persistent, mais la mise en place des plans de soutien des gouvernements devrait permettre une amélioration progressive du marché monétaire», ajoute-t-elle.

Les banques centrales se sont attelées ces derniers temps à rendre l'accès à la liquidité plus facile pour les banques, la Banque centrale européenne (BCE) ayant élargi notamment mercredi la liste des actifs qu'elle accepte en garantie pour des opérations de financement.

Les mesures prises par les gouvernements et les banques centrales «devraient stabiliser la crise financière dans les prochaines semaines, et ainsi, permettre d'éviter le pire», estiment les analystes de BNP Paribas.

Il reste que les taux interbancaires s'accrochent encore à des niveaux très élevés, témoignant des difficultés des banques à se faire totalement confiance entre elles, relativisent certains analystes.

«Il est possible d'injecter des liquidités dans le secteur bancaire, mais il est impossible de s'assurer que cet argent sera prêté par les banques», insistent notamment les analystes du géant néerlandais ING.