Après avoir passablement éprouvé l'humeur des Québécois, le mauvais temps de l'hiver et du printemps dernier a quelque peu refroidi la performance de Desjardins au deuxième trimestre.

Après avoir passablement éprouvé l'humeur des Québécois, le mauvais temps de l'hiver et du printemps dernier a quelque peu refroidi la performance de Desjardins au deuxième trimestre.

L'institution a indiqué hier que les fortes précipitations de neige et les orages violents accompagnés de grêle avaient entraîné une hausse des réclamations en assurance habitation au deuxième trimestre, comme ils l'avaient fait au trimestre précédent, ce qui a réduit l'apport de Desjardins Groupe d'assurances générales aux résultats du mouvement. Le bénéfice du groupe d'assurances générales n'a atteint que 15,3 millions au deuxième trimestre de 2008, comparativement à 44,3 millions au même trimestre de l'exercice précédent. Il s'agit toutefois d'une amélioration par rapport au premier trimestre de 2008, qui avait donné lieu à une perte de 2,2 millions.

Le porte-parole de Desjardins, André Chapleau, a expliqué que le poids de la neige avait notamment démoli plusieurs piscines hors-terre et avait endommagé des toitures, entraînant des infiltrations au printemps. Il y a également eu des refoulements d'égouts et, au printemps, une tempête de grêle en Montérégie qui a abîmé plusieurs voitures.

«Ça touche toute l'industrie de l'assurance, mais comme nous sommes le numéro un, ça nous touche davantage», a-t-il déclaré en entrevue téléphonique.

«La filière de l'assurance générale va bien, mais elle doit composer avec une réalité particulière... avec laquelle nous composons tous, d'ailleurs», a-t-il ajouté en soupirant.

«Déterioration de l'expérience»

La filiale d'assurances de personnes a également connu une performance un peu décevante au deuxième trimestre en raison d'une «détérioration de l'expérience», une expression un peu étrange du monde de l'assurance qui signifie que les réclamations ont été un peu supérieures à ce qui avait été prévu par les actuaires.

«Ça a été bon, mais l'année dernière avait été exceptionnellement bonne», a indiqué M. Chapleau.

Le Mouvement Desjardins a quand même réussi à faire croître ses profits de 7,4 %. Les excédents avant ristournes aux membres sont ainsi passés de 315 millions de dollars au deuxième trimestre de 2007 à 338 millions au deuxième trimestre de 2008.

Les revenus ont augmenté de 10,5 % pour atteindre 2,4 milliards au deuxième trimestre de 2008.

«Si l'on fait exception des éléments de nature conjoncturelle qui sont hors de notre contrôle, nos résultats témoignent de la progression continue de la performance financière du Mouvement Desjardins et du rôle moteur que jouent les caisses à ce chapitre», a soutenu la présidente et chef de la direction de l'institution, Monique Leroux, dans un communiqué.

Desjardins a fait valoir que le réseau des caisses avait connu une très bonne performance avec une augmentation des profits de 29 %. Les excédents sont ainsi passés de 139 millions à 179 millions.

Ces excédents comprennent une plus-value de 22 millions liée au papier commercial adossé à des actifs (PCAA). La restructuration de certaines fiducies a permis à Desjardins de récupérer 15 millions alors que l'évaluation de la valeur des titres lui a permis d'ajouter 7 millions. Au premier trimestre, Desjardins avait dû enregistrer une dévaluation de 220 millions pour refléter une baisse de valeur de titres de PCAA.

«Malgré les conditions de marché particulièrement difficiles et la crise financière en cours depuis l'été 2007, le Mouvement Desjardins maintient une solidité financière qui lui confère la capacité de faire face aux soubresauts des marchés financiers», a affirmé Mme Leroux.