Le groupe visuel québécois Iris est engagé dans une bataille juridique en Ontario, où son concept d'affaires est considéré comme illégal.

Le groupe visuel québécois Iris est engagé dans une bataille juridique en Ontario, où son concept d'affaires est considéré comme illégal.

C'est ce qu'on apprend sur le site internet québécois Infoclip, spécialisé dans l'actualité sur l'optométrie.

Quatre optométristes associés à Iris ont ouvert en janvier 2007 les deux premières cliniques du groupe dans la province, peu de temps avant d'être convoqués en juin 2007 à une audience disciplinaire par l'Ordre des optométristes de l'Ontario et d'être poursuivis en Cour supérieure.

L'Ordre leur reproche d'avoir enfreint sa réglementation, qui leur interdit de conclure des partenariats avec des non-optométristes, parce que de telles ententes les placeraient en situation de conflit d'intérêt.

Or, c'est précisément sur ce genre de partenariats que repose le concept d'Iris, selon lequel des optométristes s'associent à des vendeurs d'appareils ophtalmiques au sein d'un même réseau.

L'utilisation d'une marque de commerce, par exemple Iris, est également proscrite pour la pratique de l'optométrie en Ontario.

En conséquence, le groupe Iris lui-même y est poursuivi par l'Ordre des optométristes.

Iris réagit

En réponse à ces mesures, Iris a déposé en novembre dernier une contestation judiciaire, basée sur la Charte des droits et libertés, contre la réglementation de l'Ordre, et a mis sur pied la Coalition of Ontario Optometrists for Reform.

Pour le groupe québécois, les règlements en vigueur en Ontario ont un caractère protectionniste, en faisant du marché des soins optiques un marché captif, au détriment des soins et des options thérapeutiques offerts aux patients.

Récemment, les optométristes ontariens associés à Iris ont de plus déposé des accusations devant la Cour supérieure de l'Ontario contre des membres du comité exécutif du Collège des optométristes, qu'ils accusent d'avoir eux-mêmes violé la loi en s'associant à des opticiens.

Par exemple, le nom du Dr Mike Cobean, qui compte parmi les responsables de la poursuite initiale contre Iris et ses quatre optométristes, figurerait sur une liste du Collège comme l'employeur d'une opticienne nommée Bonnie E. Lacombe.

Une expansion soutenue

Créé en 1989 à Baie-Comeau, sur la Côte-Nord, Iris a connu une expansion soutenue au Québec jusqu'à y devenir le plus grand réseau de soins visuels.

En 2000, Iris a fait l'acquisition du Fort Group of Optical Companies, un détaillant optique de l'ouest du Canada, ce qui concrétisait une première incursion hors du Québec.

Lors d'un échange de courriels avec LaPresseAffaires.com, le vice-président des relations professionnelles d'Iris en Ontario, Daryan Angle, s'est dit désireux d'en arriver à une entente avec l'Ordre des optométristes avant le dénouement des poursuites.

«Nous avons tenté d'engager un dialogue avec l'Ordre bien avant l'ouverture de notre première clinique en Ontario.

«Après des mois de silence, la poursuite et les mesures disciplinaires soudaines de l'Ordre nous ont pris par surprise», déplore-t-il.