Après les excès des Fêtes et du Boxing Day, un événement revient annuellement pour rappeler les portefeuilles à l'ordre: les campagnes de publicité invitant les Canadiens à cotiser à un Régime enregistré d'épargne-retraite.

Après les excès des Fêtes et du Boxing Day, un événement revient annuellement pour rappeler les portefeuilles à l'ordre: les campagnes de publicité invitant les Canadiens à cotiser à un Régime enregistré d'épargne-retraite.

Mais qu'est-ce qu'un REER? Et, surtout, comment ça fonctionne?

«Le REER est un véhicule d'accumulation», définit d'emblée le planificateur financier François Morency, président d'Aviso, les Conseillers financiers. Surtout, le REER est un moyen avantageux d'épargner de l'argent, à l'abri de l'impôt tant qu'il n'est pas encaissé.

Quand cotiser

L'idéal est de cotiser régulièrement à un REER, une fois par mois, par exemple. Le système de débit automatique peut être une bonne façon d'économiser sans s'en apercevoir.

Les contributions faites pendant les 60 premiers jours de l'année peuvent être comptabilisées sur la déclaration de revenu de l'année en cours ou de l'année précédente.

M. Morency suggère de profiter de ces deux mois pour cotiser également pour l'année suivante, plutôt que de laisser des liquidités dormir dans un compte.

Prêt REER

Pour ceux qui n'ont pas eu les moyens ou la discipline de placer de l'argent dans leur REER tout au long de l'année, il peut être avantageux de faire un emprunt.

À condition de se servir de l'économie d'impôts ainsi gagnée pour réinvestir dans son REER.

Les intérêts n'étant pas déductibles d'impôt, il ne faut pas trop tarder à rembourser ce prêt.

Combien

Pour contribuer à votre REER, vous avez droit à 18% de votre revenu gagné de l'année précédente.

Pour bien calculer son revenu gagné, il faut inclure: le revenu d'emploi, le revenu de travailleur autonome ou d'entreprise (après les dépenses), le revenu net de location d'un immeuble, les pensions d'invalidité de la RRQ, ainsi qu'une pension alimentaire imposable.

Le plafond est toutefois fixé à 19 000$ pour 2007 ou à 18% de votre revenu gagné en 2006.

Le fisc tolère un dépassement de 2000$, mais au-delà de cette somme, un intérêt de 1% par mois peut être exigé à l'épargnant, tant qu'elle n'est pas retirée du compte.

Selon l'expérience du planificateur financier François Morency, peu de gens cotisent la somme maximale. Il conseille d'évaluer sa capacité d'épargner et d'utiliser le système de retrait automatique pour débiter la somme.

«Mieux vaut mettre un montant plus important et réajuster ensuite. On peut toujours vivre avec moins d'argent. Épargnez d'abord, et vivez avec le reste», suggère-t-il.

Droits inutilisés

En 2006, un peu plus du tiers des Canadiens ayant droit de cotiser à un REER l'ont fait, selon les dernières données de Statistique Canada.

Heureusement, les droits de cotisation ne sont pas perdus et peuvent être utilisés à n'importe quel moment.

Chaque année, l'Agence de revenu Canada envoie un avis de cotisation, qui permet de déterminer la somme maximale à investir dans son REER en incluant les contributions non utilisées depuis 1991.

Il faut toutefois en profiter avec discernement. Ramener le revenu à zéro n'est pas la meilleure façon d'investir dans son REER, selon M. Morency.

«Un des buts de contribuer à un REER est de faire une économie d'impôt.»

Or, les tranches de salaire inférieures ne paient pas d'impôt, ou très peu. Adieu les remboursements d'impôt qu'on pourrait réinvestir, donc.

REEE, RAP, REEP

Si l'objectif du REER est d'abord de s'assurer une retraite paisible, l'épargne peut aussi être utilisée à d'autres fins.

Ainsi, le Régime d'accession à la propriété (RAP) permet de retirer jusqu'à 20 000$ du REER pour l'achat d'une habitation. La somme doit être remboursée dans le REER, sur une période de 15 ans.

Le Régime d'encouragement à l'éducation permanente (REEP) est moins connu. Il permet un retour aux études pour le cotisant ou son conjoint. Le délai pour rembourser la somme retirée est de 10 ans.

Toujours dans la même famille, quoiqu'un peu différent, le Régime enregistré d'épargne études (REEE) a pour objectif de mettre de l'argent de côté (sans déduction fiscale) pour les études des enfants, à l'abri de l'impôt.

Contexte économique

Les menaces de récession aux États-Unis et la force du huard suscitent des questionnements chez les petits investisseurs. Faut-il placer son REER à l'abri?

«Même quand il y a une récession, il y a toujours des opportunités, des secteurs qui vont mieux que d'autres. L'important est la diversification; des gestionnaires, des secteurs économiques et géographiques, des classes d'actifs», note M. Morency.

Il ne faut pas oublier non plus que le rendement n'est pas le premier objectif d'un REER. Et qu'une crise économique peut être de courte durée, tandis qu'un REER se prévoit à long terme.

Stratégies

- Réinvestir l'économie d'impôt dans le REER.

- S'approcher le plus possible du maximum de cotisation.

- Cotiser en début d'année rapporte.

- Préserver son capital. Le rendement garanti d'un REER tourne autour de 4%. Au-delà de cela, personne ne peut garantir le rendement. Éviter de faire confiance aux gens qui promettent des rendements beaucoup trop beaux pour être vrais.

- Profiter du REER conjoint pour équilibrer les revenus à la retraite.

- Épargner d'abord, vivre avec le reste.

À retenir

- Année bissextile oblige, la date limite pour cotiser à un REER pour 2007 est le 29 février.

- L'âge limite pour cotiser à un REER est revenu à 71 ans.

- Le plafond pour le REER est monté de 1000$ en 2007, à 19 000$. Il sera à 20 000$ pour 2008.