Décidé à ne pas manquer le train de la consolidation du transport aérien en Europe, le groupe franco-néerlandais Air France-KLM plane autour de plusieurs proies, Alitalia comme Austrian Airlines, soulignaient jeudi des experts.

Décidé à ne pas manquer le train de la consolidation du transport aérien en Europe, le groupe franco-néerlandais Air France-KLM plane autour de plusieurs proies, Alitalia comme Austrian Airlines, soulignaient jeudi des experts.

À plusieurs reprises, ses dirigeants ont fait savoir qu'ils observeraient toutes les opportunités se présentant à eux.

D'autant plus que les deux grandes rivales européennes d'Air France-KLM, Lufthansa et British Airways, se sont aussi jetées dans la bataille.

La compagnie allemande a confirmé sa candidature pour l'autrichienne et des rumeurs courent sur son intérêt pour l'italienne, tandis que la britannique veut joindre ses forces à l'espagnole Iberia.

Et en cette période de pétrole cher, les petites compagnies sont particulièrement vulnérables aux grands prédateurs. «On peut penser que le carburant sera le facteur déclenchant de la restructuration du secteur aérien», avait observé le directeur financier d'Air France-KLM, Philippe Calavia, en mai dernier.

Après avoir jeté l'éponge au printemps, le groupe, sollicité cette semaine pour épauler Alitalia, au bord du gouffre financier, est finalement revenu en piste. «Air France-KLM confirme son intérêt et son souhait de rester le partenaire stratégique d'Alitalia», a dit jeudi une porte-parole.

«À cet effet et si les perspectives de la nouvelle société sont bien confirmées, Air France-KLM est prêt à prendre une participation minoritaire au capital de la nouvelle société», a-t-elle ajouté.

Pour Austrian Airlines, que Vienne compte privatiser rapidement, la compagnie franco-néerlandaise ne fait aucun commentaire officiel. Mais la banque d'affaires franco-américaine Lazard a indiqué la semaine dernière avoir été engagée pour la conseiller sur un éventuel rachat.

Ce même établissement s'était penché sur le cas d'Alitalia pour Air France-KLM lors de leurs discussions de fusion au début de l'année.

Selon des sources proches du secteur, le conseil d'administration de Air France-KLM s'est penché jeudi sur les deux dossiers, italien comme autrichien.

«Les deux sociétés ont un intérêt stratégique. Mais après, tout dépend de leur prix et de leur situation. Air France-KLM ne pourra pas acheter les deux. Son bilan lui permet une seule grosse acquisition», observait un analyste.

Air France-KLM connaît parfaitement Alitalia, dans laquelle elle a une participation de 2%, et qui appartient à la même alliance qu'elle, SkyTeam.

«Dans une situation très difficile, elle reste attirante par sa position en Italie. Elle lui donnerait des accès supplémentaires en Europe du Sud et à quelques destinations particulières d'Amérique du nord et d'Afrique du nord», souligne un expert.

Austrian Airlines est aussi alléchante. Bien que lourdement endettée, elle dispose d'une flotte jeune et d'un marché non négligeable de 10,8 millions de passagers.

Mais surtout, son réseau, spécialisé sur les destinations secondaires d'Europe centrale et du Proche-Orient, est très complémentaire de ceux d'Air France et KLM.

Et l'alliance SkyTeam, à laquelle appartiennent pourtant la plus grande compagnie russe Aeroflot et la compagnie tchèque Czech Airlines, est bien moins présente en Europe centrale que celle de Star Alliance où se trouvent Lufthansa et Austrian Airlines.

Pour la compagnie autrichienne, Lufthansa paraît cependant le partenaire le plus naturel, même si les salariés d'Austrian ont, eux, pour favori la franco-néerlandaise.

«Une large majorité est favorable à Air France», a indiqué le représentant des personnels de bord d'AUA, Georg Riedl.