Le tourisme québécois était déjà en perte de vitesse avant la présente tempête économique, et il faut accélérer les investissements pour lui redonner rapidement son erre d'aller, affirment des représentants de l'industrie touristique.

Le tourisme québécois était déjà en perte de vitesse avant la présente tempête économique, et il faut accélérer les investissements pour lui redonner rapidement son erre d'aller, affirment des représentants de l'industrie touristique.

Les Associations touristiques régionales (ATR) associées du Québec déplorent une chute de 570 millions de dollars des recettes de l'industrie en 2007, accentuée encore en 2008, et demandent aux partis politiques de prendre des engagements pour corriger le tir, déclare à La Presse Affaires le directeur général, Louis Rome.

Les recettes ont ainsi déjà reculé à 10,7 milliards et la cible des 13 milliards en 2010 devient hors d'atteinte, ajoute-t-il. Le déficit de la balance commerciale du tourisme a quadruplé depuis 2002, passant de 229 millions à 1,3 milliard en 2006, un sommet inégalé depuis 1992, au lendemain d'une récession.

Pourtant, le tourisme compte au Québec plus de 30 000 entreprises, avec 133 700 emplois directs et un total de 396 700 avec les indirects. "C'est un moteur de développement, dans toutes les régions, même en hiver", souligne Louis Rome, mais encore faut-il corriger les failles et refaire le plein.

Le tourisme québécois perd du terrain depuis 2001 et le prix de l'essence a fait très mal aux régions périphériques l'été dernier. Avec la récession aux États-Unis, il faut s'attendre bien sûr à une nouvelle chute du nombre de visites à l'été 2009, déclare Louis Rome. «Il faut donc pousser la machine, accélérer des projets, comme ça a été le cas pour le développement des croisières sur le Saint-Laurent grâce à des aménagements portuaires de 52,5 millions annoncés en mai dernier.»

Le directeur souhaite par ailleurs que les sources de financement deviennent plus accessibles pour les PME touristiques, souvent sous-capitalisées.

Le budget du ministère du Tourisme atteint 141 millions, mais seulement 55 millions vont au développement de l'industrie, note Louis Rome. Les salaires s'élèvent à 3,4 milliards dans le tourisme et les recettes fiscales, à 1,6 milliard, dont une plus grande part pourrait aller au développement de nouveaux produits et au démarchage de nouvelles clientèles.