Après Desjardins, au printemps, voilà que La Capitale, assurances générales, s'attaquera à son tour au marché d'assurance auto et habitation de l'Ontario.

Après Desjardins, au printemps, voilà que La Capitale, assurances générales, s'attaquera à son tour au marché d'assurance auto et habitation de l'Ontario.

La Capitale mettra son projet d'expansion à exécution depuis son siège social de la ville de Québec dès 2009, a révélé à La Presse Affaires, John Strome, président et chef de l'exploitation du groupe.

L'assureur fera affaire en sol ontarien sous le nom de La Capitale General Insurance. «Nous prévoyons générer de 35 à 50 millions de dollars en volume de primes au cours des trois premières années», affirme M. Strome.

La Capitale, qui a fini l'année 2007 avec 426 millions de primes, espère ainsi les porter jusqu'à 476 millions entre 2009 et 2011, en hausse de 11,7%.

Les autorités réglementaires ontariennes doivent cependant approuver le projet. Le cas échéant, La Capitale prévoit commercialiser ses propres produits d'assurance en Ontario, explique M. Strome.

Même s'il affirme que la croissance anticipée par l'assureur se fera avant tout de manière organique plutôt que par voie d'acquisitions, M. Strome refuse de s'étendre davantage sur la stratégie de cette expansion.

L'offensive ontarienne de La Capitale coïncide avec celle qu'a lancée son proche concurrent, Desjardins, assurances générales, au printemps dernier.

En mars, Desjardins a lancé la première phase de sa campagne publicitaire de 10 millions de dollars pour se faire connaître de la population ontarienne. «La seconde phase suivra dès septembre prochain», affirme Jude Martineau, président et chef de l'exploitation de Desjardins.

Un marché de 17 milliards

L'attrait qu'exerce l'Ontario sur les assureurs québécois s'explique par le fait que la province représente le plus important marché d'assurance de dommages au pays. Selon la firme économique MSA Reasearch, le marché ontarien recèle un potentiel de 17 milliards de dollars de primes.

Il est donc suffisamment grand pour accueillir un nouvel assureur direct, qui vend ses produits sans l'intermédiaire de courtiers, estime M. Strome, de La Capitale.

D'ailleurs, Desjardins mise beaucoup sur le fait qu'il agira à titre d'assureur direct en Ontario. Selon l'assureur, seulement 21,6% des Ontariens retiennent les services d'un assureur direct par rapport à 58,7% au Québec.

En éliminant les coûts associés aux commissions des courtiers, Desjardins espère séduire les Ontariens avec des économies de primes. «La prime moyenne en Ontario est de 1500$. Une économie de 10% représente 150$ de plus dans les poches des consommateurs», illustre M. Martineau.

Avec un volume de primes qui stagne à 1,4 milliard depuis la fin de 2005, Desjardins se sent à l'étroit dans un marché québécois arrivé à maturité.

Tout comme son concurrent, La Capitale éprouve aussi des difficultés à poursuivre sa croissance au Québec. Ses primes ont augmenté de 8% entre 2006 et 2007, passant de 426 à 460 millions, indique le récent rapport Scor. Il s'agit d'une progression similaire à celle réalisée un an plus tôt.

«L'incursion ontarienne est donc devenue nécessaire pour poursuivre la croissance de La Capitale», explique M. Strome.