Les marchés financiers continuent de crouler sous les mauvaises nouvelles économiques, auxquelles s'ajoutent les incertitudes liées notamment à la présidentielle américaine, les banques centrales faisant de leur côté tout leur possible pour redresser la barre.

Les marchés financiers continuent de crouler sous les mauvaises nouvelles économiques, auxquelles s'ajoutent les incertitudes liées notamment à la présidentielle américaine, les banques centrales faisant de leur côté tout leur possible pour redresser la barre.

En Europe, la BCE devrait ainsi réduire son principal taux directeur d'un demi-point, à 3,25%, au cours de la réunion de son conseil des gouverneurs jeudi, à un moment où l'inflation se résorbe et où la crise s'aggrave sur le Vieux continent.

Avec cette baisse attendue, la Banque centrale européenne emboîtera le pas à la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a amputé, d'un demi-point également, ce même taux, désormais égal à 1,0%.

La Banque du Japon a, quant à elle, fait passer le sien vendredi à 0,30% (moins 0,20 point) et la banque centrale indienne a ramené le lendemain de 8% à 7,50% l'un de ses taux d'intérêt à court terme, pendant que la Banque d'Angleterre laissait entendre qu'elle pourrait aussi à son tour assouplir prochainement sa politique monétaire.

Mais déjà, la Fed atteint les limites de sa marge de manoeuvre, avec des taux directeurs s'approchant de zéro, avertissent les experts.

Un peu requinquées vendredi, à l'exception notable de Tokyo qui a fini la séance à -5,01% (et dans une moindre mesure de Sao Paulo, la première d'Amérique du Sud : -0,52%), les places boursières mondiales s'apprêtent, à l'issue d'un mois d'octobre des plus éprouvants, à vivre une semaine riche en inconnues.

La principale étant la conclusion, mardi, du duel électoral aux Etats-Unis, bien que les marchés tablent largement sur la victoire de Barack Obama, en tête dans les sondages.

Certains analystes n'hésitent pas à prédire que Wall Street, la première Bourse mondiale, risque de réagir négativement à l'arrivée à la Maison blanche d'un démocrate, favorable à un relèvement des taxes sur les plus-values, et pourrait inversement célébrer celle de son concurrent républicain John McCain.

La fin de la semaine promet également d'être agitée, avec la publication des chiffres mensuels américains de l'emploi, attendus avec anxiété en raison de la crise financière historique que subit la planète.

Surtout que nombre d'entreprises se retrouvent confrontées à de graves difficultés, parmi lesquelles de grands noms de l'industrie et de la finance, avec à la clé des plans sociaux.

Dernier exemple en date, le brésilien Vale, numéro un mondial de la production de minerai de fer, a mis en congé 2.300 personnes, soit 4% de ses 62.600 employés.

Aux Etats-Unis, le nombre des suppressions d'emplois devrait dépasser le million en 2008, un chiffre inédit depuis 2005, pronostique le cabinet de reclassement Challenger, Gray et Christmas.

Il faut dire que le produit intérieur brut américain s'est contracté de 0,3% au troisième trimestre et qu'il y a eu un recul des dépenses des ménages américains en septembre, de 0,3% par rapport à août, le plus fort depuis juin 2004.

En Asie, la Banque du Japon a abaissé à presque zéro (+0,1%) sa prévision de croissance pour l'exercice 2008-2009 (avril à mars).

En Europe, le produit intérieur brut espagnol est en retrait de 0,2% par rapport au trimestre précédent.

Les ventes de détail ont diminué plus que prévu en septembre par rapport à août (-2,3%) en Allemagne, pays où de nombreux salariés du secteur de la métallurgie ont commencé à débrayer en revendiquant une augmentation de 8% des salaires.

A Reykjavik, un millier de personnes ont manifesté leur mécontentement pour le troisième samedi consécutif depuis que le gouvernement a pris le contrôle des principales banques, à court de liquidités.

L'Islande est à cet égard un des quatre Etats à avoir obtenu en 2008 l'examen par le Fonds monétaire international (FMI) d'un prêt destiné à faire face à la crise.

Les autres sont les Seychelles, l'Ukraine, dont le Parlement vient d'adopter un plan de sauvetage réclamé par le FMI pour l'octroi d'un crédit de 16,5 milliards de dollars, et la Hongrie, dont le Premier ministre Ferenc Gyurcsany a reconnu que la banqueroute avait été évitée grâce à l'aide des institutions financières internationales.

Une délégation commune du FMI et de la Banque mondiale se rend en outre lundi à Bucarest afin d'«évaluer le système financier roumain».

Au deuxième jour de sa visite en Arabie saoudite, le Premier ministre britannique Gordon Brown a, d'ailleurs, exhorté les riches monarchies du Golfe, où les Bourses étaient en hausse dimanche (sauf celle de Ryad), à fournir des ressources au Fonds monétaire international.

Sur la semaine écoulée, à New York, le Dow Jones a rebondi de 11,29%, à 9325,01 points. Francfort a terminé vendredi à +2,44%, Paris à +2,33%, Londres à +2%.

Au total, le Dow Jones aura dévissé en octobre de 14%, un peu moins que les principales places boursières européennes (jusqu'à 17%), et bien moins que les 25% enregistrés tant à la Bourse de Tokyo, qui sera fermée lundi pour cause de jour férié, et que dans les Etats du Golfe.

Le Nasdaq, à forte composante technologique, et l'indice élargi Standard and Poor's ont eux aussi cédé du terrain, respectivement 18% et 17%, sur le mois.

Depuis le début de l'année, les grandes Bourses mondiales ont plongé de 30 à 40%.

Dans le même temps, les cours du pétrole sont repartis à la baisse à Londres, le baril de Brent se repliant de 2,19 dollars à 61,52 dollars, alors qu'à New York, le baril était à 67,81 dollars, en hausse de 1,85 dollar.

Quant à l'euro, il s'affaissait de nouveau face au dollar, à 1,2751 dollar vendredi vers 22H00 GMT, contre 1,2913 dollar jeudi soir.