La récession immobilière qui sévit aux États-Unis a littéralement atteint le seuil de la résidence de Ben Bernanke, le président de la Réserve Federale américaine.

La récession immobilière qui sévit aux États-Unis a littéralement atteint le seuil de la résidence de Ben Bernanke, le président de la Réserve Federale américaine.

M. Bernanke vit dans le quartier Capitol Hill, à Washington, dans une maison de 2600 pieds carrés comprenant quatre chambres à coucher qu'il a achetée neuve en mai 2004 au prix de 839 000 $ US.

Près de quatre ans plus tard, la propriété ne vaut probablement pas plus, selon des dossiers de transactions immobilières et des courtiers immobiliers de la capitale américaine.

Le moment choisi par M. Bernanke pour acheter la maison n'a pas été idéal (les valeurs dans le quartier ont atteint leur sommet un an plus tard) et il est loin d'être le seul parmi les Américains dont l'investissement s'avère peu fructueux.

Sa situation démontre que la baisse qui a commencé avec l'effondrement du marché des prêts hypothécaires à risque atteint maintenant des quartiers plus riches, y compris certains de Washington.

L'historique

«Même s'il est le président de la Fed, il n'y échappera pas et je crois que ce sera le cas de bien des gens à Washington», avance William Wheaton, un économiste du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

La valeur de la maison de M. Bernanke «a probablement grimpé jusqu'à 1,1 million US et elle est probablement redescendue à 840 000 $ US», ajoute-t-il, parce que les prix à Washington il y a quelques années «sont devenus hors de contrôle».

M. Bernanke, 54 ans, a commencé à travailler à Washington en 2002, et il s'était alors joint au groupe de gouverneurs de la Fed sous la direction du président Alan Greenspan.

Lorsqu'il a acheté sa maison deux ans plus tard, ce fut probablement juste avant que les prix atteignent leur sommet sur Capitol Hill.

Dans un quartier où l'on trouve surtout des maisons de briques, en rangée, certaines datant du XIXe siècle, M. Bernanke a acheté une maison de ville neuve au sein du district historique de Capitol Hill.

Tandis que M. Bernanke surveille l'étendue du ralentissement dans le secteur immobilier, il n'a pas besoin d'aller bien loin de chez lui pour en mesurer l'ampleur.

Les maisons voisines

Des dossiers de transactions immobilières montrent que la maison voisine de chez M. Bernanke s'est vendue au prix de 880 000 $ US en juillet 2007, soit 4,9% de plus que le prix payé par M. Bernanke trois ans plus tôt.

Une autre maison à quatre portes de chez lui, d'une taille et d'une condition comparables à la sienne, est sur le marché depuis cinq semaines au prix de 899 000 $ US après une tentative avortée de vendre au prix de 988 000 $ US en 2006.

Ces prix font tout de même en sorte que les maisons de M. Bernanke et de ses voisins valent quatre fois le prix médian des maisons dans le district de Columbia, tel que mesuré par S&P/Case-Shiller.

Le district de Columbia a été parmi les marchés immobiliers les plus chauds aux États-Unis en raison du roulement continuel de résidants, de la proximité des employeurs gouvernementaux et d'un nombre plus modeste de maisons neuves que dans les banlieues de Virginie et du Maryland.

La valeur des maisons dans la capitale américaine a bondi de 96% au cours de la période de cinq ans qui s'est terminée au troisième trimestre de 2007.