Les Américains le font. Le reste du monde aussi. Pourquoi ne pas le faire aussi?

Les Américains le font. Le reste du monde aussi. Pourquoi ne pas le faire aussi?

Les Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC) trouvent que les retombées des milliards d'investissements dans les infrastructures publiques - comme le renouvellement du métro de Montréal - doivent davantage bénéficier aux entreprises canadiennes.

Dans un mémoire déposé hie dans la capitale fédérale, l'organisme de défense des entreprises manufacturières et exportatrices demande au gouvernement canadien de se rapprocher de celui des États-Unis quand vient le temps d'accorder des contrats d'infrastructures et de transport en commun.

«Nos gouvernements auraient tout intérêt à en maximiser les retombées économiques pour le pays et utiliser leur pouvoir d'achat comme levier de développement économique», écrit dans le mémoire Jean-Michel Laurin, qui est aussi vice-président, Affaires mondiales, aux MEC.

Protectionnistes?

Des mesures protectionnistes? «On est l'association la plus favorable au libre-échange qu'il y a», précise-t-il au bout du fil. Sauf que... «Si les autres ne nous ouvrent pas leur marché, pourquoi nous, on leur ouvrirait le nôtre?»

M . Laurin donne deux exemples récents de contrats qui ont abouti dans les mains d'entreprises étrangères: dans le cadre des Jeux olympiques de 2010 à Vancouver, la Canada Line roulera grâce à des wagons fabriqués en Corée par Rotem. L'ensemble du projet coûtera plus de 2 milliards.

Autre exemple: à Calgary et Edmonton, deux contrats ont été accordés sans appel d'offres et sans spécification quant au contenu canadien. Les trains seront construits en Californie par Siemens.

Le transport aux États-Unis

Aux États-Unis, les sociétés de transport qui acceptent des fonds fédéraux doivent s'assurer que l'assemblage final se fera localement. Aussi, 60% des composantes doivent provenir du pays.

Jusqu'à présent, déplorent les MEC, la position canadienne a été de faire pression sur Washington pour avoir des pratiques jugées plus justes. «Il y aurait lieu de revoir la stratégie canadienne car ses chances de succès sont faibles, voire nulles»

Conséquence de ce marché américain fermé: des entreprises canadiennes doivent s'installer aux États-Unis, créant des emplois là-bas, alors que l'inverse n'est pas nécessaire. Le mémoire cite notamment les cas des québécoises Bombardier Transport et Multina qui ont des installations dans le nord-est américain.

Au Canada, une plus grande recherche de retombées locales ne peut toutefois pas se rendre jusqu'au niveau des provinces. En raison de l'Accord sur le commerce intérieur, précisent les Manufacturiers et exportateurs du Canada, elles doivent donner libre accès à leur marché à l'ensemble des fournisseurs présents au Canada.

Les provinces dépensent

Québec

30 milliards sur cinq ans pour la restauration et le développement des écoles, des hôpitaux, des routes et les transports en commun.

Ontario

30 milliards dans la réfection, la revitalisation et l'expansion des infrastructures publiques de 2005 à 2010.

Alberta

18,2 milliards entre 2007 et 2010, notamment pour les infrastructures municipales et les routes. Source: Manufacturiers et exportateurs du Canada