Le baril de pétrole a franchi en baisse mardi la barre des 100 dollars à Londres et s'en rapprochait nettement à New York, alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole semblait tentée par le statu quo sur sa production et que la menace de l'ouragan Ike s'éloignait.

Le baril de pétrole a franchi en baisse mardi la barre des 100 dollars à Londres et s'en rapprochait nettement à New York, alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole semblait tentée par le statu quo sur sa production et que la menace de l'ouragan Ike s'éloignait.

À Londres, le baril de Brent est tombé mardi sous les 100 dollars pour la première fois depuis le 2 avril, tombant jusqu'à 99,30 $.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude pour livraison en octobre a clôturé à 103,26 $, cédant 3,08 $ par rapport à son cours de clôture de lundi.

«Les investisseurs s'attendent à ce que l'OPEP ne prenne aucune mesure» lors de sa réunion de Vienne, ouverte mardi soir, et «maintienne ses quotas», alors même que la demande semble ralentir dans de nombreux pays, a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

«Le plus probable est que nous allons rester au niveau de production où nous nous trouvons en ce moment», a estimé le président en exercice de l'OPEP, le ministre algérien de l'Energie Chakib Khélil. Il a toutefois précisé qu'il fallait «encore voir s'il y avait un consensus».

Le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi a jugé que le marché était «assez bien équilibré», et laissé entendre que Riyad ne s'inquiètait pas de voir le prix du baril retomber sous la barre des 100 dollars, ayant agi en ce sens.

Les cours du pétrole ont également subi les changements de prévision de trajectoire de l'ouragan Ike, qui était susceptible de frapper la région du Golfe du Mexique, qui concentre un quart de la production pétrolière américaine.

«L'ouragan Ike a bougé plus au sud, et la production qui avait été arrêtée (la semaine précédente) à l'arrivée (d'un autre ouragan) Gustav pourrait reprendre plus tôt que prévu», a expliqué M. Lipow.

Les stocks hebdomadaires de pétrole mercredi, publiés mercredi, devraient cependant afficher un repli, conséquence de la fermeture de raffineries et plateformes à l'arrivée de l'ouragan Gustav.

Le baril fait également les frais d'un contexte généralement favorable au dollar qui a touché mardi dans les échanges asiatiques un nouveau plus haut, depuis octobre 2007, se rapprochant du seuil de 1,40 dollar pour un euro.

La remontée du dollar face à l'euro décourage les achats de matières premières libellées en dollars, car elle érode le pouvoir d'achat des investisseurs munis d'autres devises. Elle incite aussi les investisseurs à racheter des dollars au détriment d'autres placements, tels que les matières premières.