Après la hausse record des prix des céréales, des produits laitiers et de la viande, le géant alimentaire Nestlé et Kellogg, premier fabricant de céréales préparées aux États-Unis, peinent à ajuster leurs prix de façon à soutenir la croissance de leurs revenus.

Après la hausse record des prix des céréales, des produits laitiers et de la viande, le géant alimentaire Nestlé et Kellogg, premier fabricant de céréales préparées aux États-Unis, peinent à ajuster leurs prix de façon à soutenir la croissance de leurs revenus.

Le groupe suisse a indiqué le 7 août que la flambée des cours du cacao et du café avait eu raison de son bénéfice semestriel, lequel avait connu l'avancée la plus modeste en quatre ans, soit 5,9%.

Le 31 juillet, Kellogg a annoncé pour sa part une croissance des revenus nets de seulement 3,7%, alourdie par la hausse du prix des denrées de base entrant dans la fabrication de produits comme les craquelins Cheez-It et les Pop-Tarts.

Certes, le prix du maïs, essentiel à la production des Frosted Flakes de Kellogg et de la farine de maïs Albers de Nestlé, a chuté de 35% après avoir fracassé le 27 juin dernier la marque record des 7,9925$ le boisseau, mais il est toujours deux fois plus élevé qu'il y a un an.

La marge bénéficiaire brute de Kellogg a reculé de 2,5 points de pourcentage au second trimestre, notamment en raison de la hausse des prix des aliments et de l'énergie, a confié le 31 juillet le chef de la comptabilité John Bryant au cours d'une conférence de presse téléphonique.

«Les fabricants de produits alimentaires font face à un dilemme, observe Stephen Pope, stratège en chef chez Cantor Fitzgerald, à Londres. S'ils relèvent trop leurs prix, leurs ventes risquent de chuter puisque les consommateurs adopteront d'autres marques. Mais s'ils n'augmentent pas leurs prix, leurs marges bénéficiaires vont s'éroder.»

Le chef de la comptabilité de Nestlé, Jim Singh, a déclaré que les consommateurs se tournaient vers des produits meilleur marché, ce qui rogne les revenus tirés de marques comme les plats préparés Stouffer's. La croissance des ventes de la division des aliments, où les marges sont parmi les plus élevées, a ralenti au cours du second trimestre.

Les contrats à terme sur le blé pour livraison en décembre se négociaient hier à 7,8825$US le boisseau à Chicago, un cours 18% supérieur à il y a un an. Le maïs cotait à 5,20$US le boisseau. Après une ascension de 56% en 12 mois, le prix du cacao était de 1,476 livres (2,838$US) la tonne sur le marché à terme de Londres.

Le chef de la direction de Kellogg, David Mackay, a annoncé au cours d'une conférence téléphonique que la société allait augmenter ses prix en 2008 en raison d'une hausse des dépenses supérieure aux prévisions.

Craignant que la flambée des prix des denrées alimentaires ne se solde par une défection des consommateurs, les sociétés passent au peigne fin la moindre de leurs activités afin de trouver le moyen de sabrer leurs dépenses.

Cadbury, géant mondial de la confiserie, a supprimé des emplois, délocalisé son siège social en plein coeur de Londres et augmenté le prix de sa tablette de chocolat Dairy Milk. Cela a permis au chef de la direction Todd Stitzer de contredire les estimations des analystes au chapitre des revenus du premier semestre. Le 30 juin dernier, la société rapportait qu'en excluant des frais exceptionnels, les activités récurrentes avaient généré un bénéfice en hausse de 48%.

Le titre de Nestlé a reculé de 5,9% cette année à la Bourse de Zurich, alors que celui de Kellogg s'est apprécié de 6,3% à New York. Cadbury a pour sa part dégringolé de 9,2% depuis le début de l'année à la bourse de Londres.