Le président élu des Etats-Unis, Barack Obama, s'est prononcé dimanche pour un plan de sauvetage assorti de conditions en faveur du secteur automobile, estimant que, faute de crédit, un dépôt de bilan serait fatal au numéro un américain, General Motors (GM).

Le président élu des Etats-Unis, Barack Obama, s'est prononcé dimanche pour un plan de sauvetage assorti de conditions en faveur du secteur automobile, estimant que, faute de crédit, un dépôt de bilan serait fatal au numéro un américain, General Motors (GM).

Lors de son premier entretien à la télévision depuis son élection le 4 novembre, M. Obama a reconnu qu'un dépôt de bilan avait permis par le passé à des compagnies aériennes américaines de s'assainir tout en continuant à fonctionner normalement.

Mais «il faut bien comprendre que nous traversons une situation exceptionnelle», a observé le prochain président, qui prendra ses fonctions le 20 janvier. «Les banques ne font plus crédit. Elles ne prêtent même plus aux entreprises qui se portent bien, encore moins à celles qui vont mal. Et dans ces conditions, les options habituelles ne sont peut-être plus possibles», a-t-il dit.

Interrogé sur la situation de GM, qui a averti qu'il risquait de se retrouver à court de liquidités l'an prochain, M. Obama a estimé que «le robinet (du crédit) pourrait être totalement fermé». «Un dépôt de bilan ne permettrait pas à GM de repartir d'un bon pied», a-t-il prédit.

«Une faillite de l'industrie automobile serait une catastrophe dans un tel environnement, pas seulement pour les familles (des salariés)», a-t-il dit. «Les conséquences pour toute l'économie seraient graves», a-t-il ajouté.

«Il faut aider l'industrie automobile, mais ce ne doit pas être un chèque en blanc», a estimé le futur président. M. Obama a estimé que l'aide devait être soumise à l'adoption d'un plan à long terme engageant à la fois les salariés, les directions des entreprises concernées, les fournisseurs et les banques.

«Il faut un prêt relais qui mène quelque part et non vers nulle part», a-t-il plaidé.

L'avenir des trois grands constructeurs automobiles américains (GM, Ford et Chrysler) pourrait se jouer cette semaine avec la reprise de la session du Congrès, où la majorité démocrate souhaite faire approuver une aide supplémentaire de 25 milliards de dollars en leur faveur.

Une première aide de 25 milliards de dollars avait déjà été votée par le Congrès en septembre sous forme de prêts à taux réduits.

Durant la campagne électorale, M. Obama s'était déjà prononcé pour une aide destinée à permettre aux constructeurs américains de produire des modèles moins gourmands en essence.

Le récent repli du prix du pétrole ne change rien à ce projet, a-t-il déclaré. «Le moment est venu de rompre cette addiction» à l'essence, a-t-il martelé.