Malgré le contexte économique difficile, le nombre de logements à louer a reculé au Québec en 2008, signe d'un marché immobilier encore en santé.

Malgré le contexte économique difficile, le nombre de logements à louer a reculé au Québec en 2008, signe d'un marché immobilier encore en santé.

Globalement, le taux d'inoccupation s'est fixé à 2,2%, en baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport à l'an dernier. Il s'agit de la première baisse du taux d'inoccupation depuis 2001.

La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) réalise une enquête exhaustive du marché locatif en octobre de chaque année. L'enquête porte sur les immeubles locatifs privés de trois logements ou plus. Les résidences pour personnes âgées ne sont pas prises en compte dans ce calcul.

Dans la région métropolitaine de Montréal, 448 848 logements de ce type ont été recensés en octobre et seulement 10 888 étaient libres, pour un taux d'inoccupation de 2,4%, en baisse de 0,5 point de pourcentage par rapport à l'an dernier. Montréal compte les deux tiers des logements locatifs au Québec.

Essentiellement, trois raisons expliquent ce recul, dit Kevin Hughes, économiste principal à la SCHL. D'abord, les jeunes ont été nombreux à se trouver un emploi au cours de la dernière année au Québec, ce qui favorise la formation de ménages. Or, qui dit nouveaux ménages dit besoins de logements, souvent locatifs.

Ensuite, l'arrivée importante de nouveaux immigrants a stimulé la demande de logements. «Montréal reçoit la part du lion des immigrants. Et ces immigrants s'installent d'abord dans des logements locatifs», explique M. Hugues.

Enfin, la construction modérée de logements locatifs contribue à la stagnation de l'offre. Cette faiblesse de l'offre s'explique par le fait que, pour les entrepreneurs, il est souvent plus rentable de construire des condos et des résidences pour personnes âgées.

Dernière récession: 7,5%

Au cours de la dernière récession, le taux d'inoccupation au Québec est passé de 5,7% en 1990 à un sommet de 7,5% en 1992. Cette dans cette période que sont apparus les mois de loyer gratuits. Le taux a reculé presque sans interruption par la suite, touchant un creux de 1,2% en 2002. Il est graduellement remonté jusqu'à 2,6% l'an dernier pour redescendre cette année à 2,2%.

Dans les régions de Québec et de Hull-Gatineau, le marché s'est davantage resserré, les taux d'inoccupation respectifs passant de 1,2 à 0,6% et de 2,9 à 1,9%. Le Saguenay a vécu un phénomène semblable, avec un taux d'inoccupation en baisse de 0,8 point, à 1,6%. Par contre, Sherbrooke et Trois-Rivières ont vécu des phénomènes inverses, leurs taux augmentant respectivement à 2,8% et 1,7%.

659$ par mois

En moyenne, les loyers ont progressé de 2,1% au Québec cette année. Pour louer un logement de deux chambres (4 1/2), il fallait payer 659$ par mois, en moyenne, dans la région de Montréal, comparativement à 653$ à Québec et 677$ à Hull-Gatineau.

Pour les prochains mois, deux tendances inverses s'affrontent: la croissance du flux migratoire et la récession économique. Le Québec a pour cible d'augmenter le nombre annuel de nouveaux immigrants à 55 000 en 2010, ce qui alimentera le marché. Par contre, la récession ralentira la création d'emplois et la formation de nouveaux ménages, un élément défavorisant le marché.

Par ailleurs, il n'est pas clair si la santé relative du marché locatif influera sur la revente de maisons individuelles, dit M. Hugues. Chose certaine, les maisons ne sont plus aussi abordables qu'elles étaient il y a quelques années, ce qui freine l'accession à la propriété.

La SCHL prévoit un marché plus difficile pour les vendeurs en 2009, mais rien de catastrophique, puisque les prix devraient tout de même augmenter de quelque 3% au Québec.